Éclats, audaces et retenues

La Galerie Miss Rey offre ses murs à une brochette d’artistes invités ou dont les œuvres sont exposées de façon permanente.
« Ça commence par des questionnements, confie Clea Reynolds, propriétaire de la galerie. C’est quoi le message? » Les réponses viennent parfois, poursuit-elle, de la confiance à son instinct afin d’arrêter son choix sur tel ou tel artiste.
À l’inverse des créations figuratives – mais pas toujours -, l’art abstrait a cette capacité d’amener davantage le visiteur à s’attarder sur l’œuvre. Le renouveau et l’audace contribuent aussi à rehausser l’intérêt.

Audaces

L’artiste d’Acton Vale Denise Gazaille est une des invitées. « Elle peint une série de peinture acrylique sur aluminium, donc déjà, ça fait différent comme effet. Il y a une puissance du mouvement et le sujet se prête à l’interprétation, observe la galeriste. J’aime beaucoup l’abstrait qui ouvre à la discussion. »
Tout comme Gazaille, les œuvres de Moba ou Monique Babeux sont accrochées dans l’espace « Passion ». L’artiste de Saint-Jean-sur-Richelieu a ajouté une autre perspective à ses tableaux. « Elle sera là de façon permanente. Il y a beaucoup de couleurs vives, des œuvres de sa collection en 3D. Quand on met les lunettes (3D), les effets plus spectaculaires ressortent. »

« Ça m’a donné un sentiment de calme, ce côté féminin; ce travail en petit format, flou, impressionniste. » – Clea Reynolds

Les créations d’autres artistes ont été retenues dans l’espace « Terre ». Jean Toulouse, lui aussi de Saint-Jean-sur-Richelieu, expose Intarsia (forme de mosaïque composée d’une variété de bois domestique ou exotique). Des sculptures exécutées à partir d’un « travail immense méticuleux, bien agencé, avec une finition au vernis luisant ou discret. Très populaire auprès des visiteurs hommes », avance Mme Reynolds.

Retenue

Georgia LeMoine, de Granby, conjugue « beauté et profondeur. C’est très joli; je suis restée figée : les couleurs et les mouvements m’interpellaient. Elle sort du cadre habituel avec la douceur du vert pâle. »
« Micheline Brazeau, de Chambly, est venue me voir. Elle hésitait et me disait : “C’est tout de l’art moderne et contemporain. Mais moi, je ne fais pas ça”. Je lui ai suggéré : “ Montrez-les-moi.’’ » Des dames apparaissent alors sur des tableaux. « Ça m’a donné un sentiment de calme, ce côté féminin; ce travail en petit format, flou, impressionniste. » Une sorte de retenue, peut-on soutenir dans cet espace « Pureté ».
Edith Auclair, de Boucherville, a opté pour l’éclat. Son of Scotland ressort au premier coup d’œil. « Une profondeur dans le regard des yeux; des couleurs primaires qui viennent nous chercher. Quand elle peint les yeux, on comprend tout, on est attiré par le regard. » Un autre tableau présentant un bison, « un animal en voie d’extinction qui veut nous faire confiance, mais il se retire. »

Rencontres

L’espace « Rencontre » où la mère de Mme Reynolds, Jeannine Michaud, a aussi sa place de façon permanente. Elle propose une œuvre amusante. De plus, la Chamblyenne Danielle Nadon, artiste qui affectionne l’abstrait, dont une des œuvres inspire à Mme Reynolds « l’énergie ».
Gilles Landry, lui aussi de Chambly, pose un regard aérien sur la ville. Et pour cause! Il invite à décortiquer chaque petite parcelle de ses deux tableaux. « Je suis restée bouche bée, époustouflée, de s’exclamer Mme Reynolds. Un travail de seize heures de suite sans arrêt; il était dans sa bulle. » L’artiste reviendra à la Galerie Miss Rey cette fois avec plusieurs autres tableaux vers la mi-février.
Mme Reynolds se montre satisfaite de l’accueil depuis l’ouverture : « Les Chamblyens sont heureux d’avoir une galerie d’art. Des gens qui viennent souvent, car il y a un intérêt pour les arts et la région bénéficie de beaucoup d’artistes. »