Devos, Sol, Méchain et les mots
Serge Méchain, vivant en sol richelois, montera sur les planches du Café du passeur à Mont-Saint-Hilaire, le 20 juillet, honorant la mémoire de Raymond Devos, de Marc Favreau et d’autres jongleurs de mots.
Sous la forme de monologues, de poèmes et de chansons, l’amoureux des mots récitera les œuvres de ses prédécesseurs, amants ayant savouré eux-mêmes la langue de Molière. Accompagné festivement de l’accordéon et de la percussion de Michèle Tardif, le Français d’origine, Serge Méchain, débitera principalement les textes de Raymond Devos et de Marc Favreau.
« Ce spectacle permet de perpétuer la mémoire de Devos et de Sol, certes, mais surtout celle de mon père. »
– Serge Méchain
« À mon arrivée au Québec, il y a 45 ans, j’ai travaillé pour une chaîne hôtelière de la vieille capitale. De ce fait, j’ai rencontré Marc Favreau, qui y séjournait dans le cadre de spectacles. Quotidiennement, il venait à mon comptoir et nous discutions. Cette rencontre m’a grandement marqué; je suis un fan fini de M. Favreau. Je voue aux monologues intemporels de Devos et de Favreau une admiration sans faille », décortique M. Méchain en plongeant dans le passé.
Gène familial
Cette passion du vocabulaire, il la tient de son père. « C’est un gène familial issu de mon père. Il aimait plaisanter, jouer avec les mots. Palindrome, acrostiche, anagramme, tautogramme, étymologie, double sens, tous y passaient. Adolescent, je n’en faisais pas de cas, mais il a laissé son empreinte. Ce spectacle permet de perpétuer la mémoire de Devos et de Sol, certes, mais surtout celle de mon père », relate l’homme de lettres.
Langue de chez nous
La langue française est un terrain de jeu aux limites indécelables. Une zone dont les frontières vaporeuses sont propices à l’égarement ludique. Serge Méchain s’en amuse et s’en délecte. Il dénature les mots et les souffle, à sa couleur, au gré d’une simple discussion. « C’est une façon d’aller dans un univers fantastique, d’agrémenter le quotidien. Les mots font du bien et permettent de prendre la vie de désinvolte façon. C’est un contre-pied au chloroforme, au monde banal. Les mots sont des étincelles et je me plais à croire qu’ils réveillent certaines personnes », conclut de poétique manière l’homme dont le dialecte enchante les oreilles.