Des valises et du bling-bling

Le dix-septième roman de Sylvie G., Les Narco-Chicks, invite le lecteur au pays de Pablo Escobar, là où les trafiquants de drogue se servent de tous les moyens pour charmer de belles blondes dans le dessein de les transformer en mules.
Amélia Da Costa s’ennuie à mort d’écrire sur la politique, au point où elle décide sérieusement de présenter sa démission à sa rédactrice en chef, la bien nommée Trish. Comme Amélia est l’une de ses meilleures journalistes, Trish finit par lui dénicher un sujet : un arbre en Colombie qui a l’avantage extraordinaire de retenir les gaz à effet de serre. Amélia se dit qu’une demi-journée lui suffira pour visiter la plantation et faire ses entrevues; le reste de la semaine, elle ira se divertir et se prélasser sur la plage.
Sauf qu’à l’aéroport, pur hasard, elle tombe sur la pimpante Ruby Moreno, elle aussi du voyage pour la Colombie, qui lui confie adorer sa plume. Tout en échangeant avec Amélia, Ruby n’a pas cessé de reluquer, non sans gêne, un beau grand brun, ce qui a piqué aussi la curiosité de la célibataire Amélia.

De la parodie

Après Les échangistes et les deux tomes de Évasion, un suspense qui effleure la fiction, Sylvie G. romance dans Les Narco-Chiks un sujet réel. « Ça devient un besoin pour moi de changer complètement », lance la Chamblyenne au bout du fil. Quand j’étais dans l’écriture d’Évasion, un roman très prenant -où il y a une fiction, mais on flirtait aussi avec le réalisme-, j’avais un besoin de changement. (Car) chaque fois que je termine une histoire où il y a de l’émotion, de la tristesse et du drame, j’ai besoin de rire! Le sujet des narcotrafiquants est très sérieux, mais j’ai dû exploiter le thème totalement sous l’humour, un roman que je voulais parodique; qu’on s’amuse. Jusqu’à maintenant, les critiques le trouvent bon. J’en suis très contente. »

« Il y a des métiers qu’on apprend et il y a des métiers qui font partie de nous. » – Sylvie G.

L’auteure confie avoir trouvé difficile d’écrire de l’action, mais en même temps, elle juge l’expérience stimulante. Avec ce nouveau roman, Sylvie G. rompt – pour le moment – avec l’étiquette qu’on lui colle d’écrire « léger ». Preuve en est la recherche effectuée pour la rédaction de ce roman. « La littérature féminine a mauvaise presse, se désole Sylvie G. C’est vrai que le texte est léger, mais il y a vraiment un travail de recherche; j’ai dû me renseigner. Comme intervenante auprès des jeunes, je connais le milieu de la drogue, le milieu des enquêtes policières, le trafic de drogue en Colombie; les gangs rivaux; la façon d’exporter; les méthodes d’enquêtes policières. »
Le côté bling-bling de certains narcotrafiquants a été un bon terrain de jeu pour les yeux scrutateurs de l’auteure, d’ailleurs, comme ses descriptions de la psyché de ses personnages dans la plupart de ses romans. « Il y a des métiers qu’on apprend et il y a des métiers qui font partie de nous, fait-elle observer. La psychologie, ça faisait toujours partie de moi, et avant même que j’aie commencé à faire des études. Ça va rester. J’étais intervenante avant d’être auteure. Et quand j’écris, on voit bien que c’est pour les jeunes adultes, on voit que je suis une maman aussi. »
Quelle Importance donne-t-elle à ce dix-septième roman? « J’ai toujours le souci de divertir les gens. Je me suis fait demander par mes lectrices de promettre d’écrire absolument un roman humoristique. » Et l’auteure d’ajouter avoir écrit sur beaucoup de choses et sur certaines tranches d’âge. « J’adore le milieu des enquêtes policières; j’adore la psychologie. Pour moi, c’est superstimulant; j’ai l’impression de me retrouver dans mon ancien emploi d’intervenante. »
La prolifique auteure a encore des projets dans ses cartons, notamment une nouvelle série pour jeunes adultes en deux tomes, soit du thriller psychologique et un travail pour un projet personnel, et une trilogie pour adultes, dont elle dit garder le secret.
La Chamblyenne délaissera donc un peu la plume pour aller rencontrer ses lecteurs au cours des divers salons du livre, qui auront lieu à Saint-Hyacinthe, à Trois-Rivières et à Edmundston, entre autres.
Les Narco-Chiks est publié chez Les Éditeurs Réunis.
Sylvie G. sera à la Librairie Larico pour une causerie le jeudi 14 mars, de 19 h à 21 h.