Dominic Depeyre : des essais-erreurs qui rapportent

Dominic Depeyre ne puise pas son inspiration seulement dans l’observation du corps humain tel qu’il est; il scrute aussi les interactions de ce corps dans l’espace. L’artiste de 18 ans est invité à participer en tant qu’étudiant en arts visuels à la troisième Biennale du cégep du Vieux Montréal.
« J’ai commencé à dessiner dans mes classes au secondaire pour passer le temps », relate le Chamblyen. Son outil de prédilection a toujours été l’encre de Chine, mais il tâte en ce moment l’acrylique.
Certes, le point de départ se traduisait par ces dessins plaqués ici et là à l’école, mais le jeune artiste doit sa technique et sa popularité à l’univers virtuel. « En octobre, il y avait un défi lancé dans les réseaux sociaux pour les artistes. Ils étaient invités à faire un dessin au quotidien avec un crayon à l’encre durant tout le mois. J’ai pris l’habitude et j’ai développé la technique. » Un bon départ, suivi par 29 000 admirateurs sur Instagram et pas mal de tableaux vendus à l’international. « Par la ligne, il explore ce qui nous lie les uns aux autres; l’accent est mis sur le corps nu, sur sa vulnérabilité », peut-on lire sur le site de la Ville de Chambly.

« Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on arrive à dessiner de cette façon; c’est un procédé d’essais erreur» – Dominic Depeyre

Dominic Depeyre a entamé, à l’automne, sa deuxième année en arts visuels après avoir eu auparavant une session d’études en animation 3D. « C’est à ce moment que je tombe en amour avec le corps humain et que la ligne fait son apparition dans mes œuvres », confie celui qui a été le récipiendaire du prix “ Artiste de l’année ” lors de sa graduation à Ozias-Leduc en programme d’études internationales.
Dès sa première session, il a représenté son cégep à la 29e édition de l’Intercollégial d’Arts Visuels. L’été dernier, il décroche le prix Coup de cœur du public ainsi que la seconde place du jury à la 23e édition du Symposium Artistes sur le Champ de Chambly. Et lors de la Biennale, il aura à participer à des tables rondes à propos de la valeur de l’art.

Noir sur blanc

La surprise ou la curiosité frappent dès les premiers regards de ses créations, au demeurant très épurées et un tantinet érotiques. Le sujet, qui pourrait être un bras, les doigts d’une main qui croisent d’autres doigts ou encore l’entrelacement de deux corps, occupe tout l’espace. « Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on arrive à dessiner de cette façon; c’est un procédé d’essais erreurs, souligne le jeune artiste. C’est toujours en développement. »
Un cours sur l’anatomie humaine l’a beaucoup séduit. « Je suis tombé en amour avec le corps humain, ses formes, puis l’utilisation de la ligne est venue un peu par hasard dans ma pratique », explique Dominic, qui puise aussi dans l’observation des cours de dessin sur des modèles vivants.
En plus de ce corps humain, l’artiste dit aussi se « questionner à travers l’art et même au quotidien, de manière philosophique, sur notre rôle en tant qu’humain et comment on peut interagir avec les autres. »
La Biennale se déroule jusqu’au 21 mars, à l’Agora et à la Galerie Onze du cégep du Vieux Montréal.
www.dominicdepeyre.com