De faits réels naissent des romans
Depuis qu’elle est à la retraite de l’enseignement, Pauline Drouin-Degorgue s’inspire d’éléments réels pour composer des romans en français, qu’elle traduit en anglais.
L’auteure a trois romans à son actif. « Quand je suis tombée à la retraite, c’était comme une grande page blanche, affirme-t-elle. Pour moi, l’écriture est une grande libération. » L’un de ses livres, Le meurtrier du couvent, est inspiré d’un pan de sa vie.
Le dernier qu’elle a publié est Le journal d’une folle. Pour celui-là, elle s’est inspirée d’un fait divers survenu dans les années 90 aux États-Unis. Une jeune mini Miss de six ans a été assassinée dans sa maison, dans la période des Fêtes alors que ses parents dormaient dans la résidence. Aucun coupable n’a été reconnu dans cette histoire et aucun procès ne s’est tenu.
« Presque dix ans plus tard, rien n’était réglé et la cause avait été mise de côté. L’histoire de cette petite enfant de six ans me bouleversait. Je ne comprenais pas que ça puisse arriver. C’est quelque chose qui m’obsédait et qui me trottait toujours dans la tête. Pour me libérer d’une obsession, je la couche sur papier. J’ai donc inventé une fiction et j’ai brodé beaucoup autour », raconte la résidente de Richelieu.
L’histoire
L’auteure a donc imaginé l’histoire de Heidy, la mère de cette jeune fille assassinée. Le récit débute alors que le père de la jeune fille découvre le journal de Heidy. Un événement tragique lui est arrivé alors qu’elle était âgée de sept ans. Sa propre mère l’avait traitée de « maudite folle », d’où le titre du roman. De là, la jeune fille a commencé à écrire un journal intime en cachette.
« Pour me libérer d’une obsession, je la couche sur papier. » – Pauline Drouin-Degorgue
Enfermée dans une solitude, Heidy s’est créé un ami imaginaire qui la suit et l’aide dans ses aventures. Selon l’écrivaine, ce dernier l’entraîne plus souvent du côté sombre. « Il y a deux choix pour le lecteur. Certains, plus rationnels, diront qu’elle est schizophrène. D’autres, plus croyants, penseront qu’elle est influencée par un esprit malin. Personne ne le sait », indique-t-elle.
Les lecteurs voguent entre les écrits du journal de la jeune fille et la narration de l’auteure, qui explique certains événements. Lors de l’entrevue, Mme Drouin raconte des éléments de l’histoire. Elle parle de ses personnages comme s’ils faisaient partie de son entourage.
Promotion
Avant que Le journal d’une folle ne soit publié ici, elle l’a fait traduire en anglais pour l’éditer à New York en 2004. « Comme l’histoire s’est passée aux États-Unis, je me suis dit qu’il serait plus populaire là-bas. Les commentaires sont positifs », dit-elle.
Avec le lancement de l’édition française, Mme Drouin a pris part à divers Salons du livre, dont celui de Montréal. Elle compte y participer à nouveau avec son prochain roman, L’étrangère, qui devrait être publié sous peu.