Catherine Bérubé produit son film
L’actrice Catherine Bérubé, originaire de Chambly, s’est lancée dans la production d’un premier long métrage avec son conjoint Gabriel Allard. Le film Snow Angel sera produit par leur compagnie de production Grand Karma.
Pourquoi avez-vous décidé de réaliser votre film?
« Mon chum a dit une phrase qui résume bien : ça nous a pris la prétention et la naïveté de penser pouvoir faire ça en quatre mois et la ténacité de poursuivre quand on a réalisé que ça ne se passerait pas comme on le pensait. On est deux travailleurs autonomes avec un parcours atypique. J’ai étudié en anglais, lui s’est lancé à 33 ans dans le cinéma. J’ai eu de beaux rôles dans ma vie, mais jamais de rôle-titre. J’avais le goût de tenir un projet sur mes épaules. Gabriel a réalisé des courts métrages mais voulait passer à la prochaine étape de faire un long métrage. On s’est lancés et on apprend.
Ça fait six ans que l’idée a germé, lors d’un road trip dans l’Ouest canadien. Gabriel m’avait envoyé un message texte avec l’ébauche du synopsis alors que j’étais dans l’avion pour aller passer une audition. »
Comment assurez-vous le financement?
« Mon chum a eu un flash, l’an passé, de vendre 50 % des parts du film. Notre budget est de 250 000 $. On est rendus à 95 000 $. Le reste sera financé par l’équipe. On va être une cinquantaine de propriétaires du film à toucher un montant s’il a du succès. »
Quelles sont vos tâches?
« J’ai trois gros chapeaux, la scénarisation, le jeu et l’infographie. Je fais aussi toutes les autres tâches connexes.
J’ai étudié un an en graphisme et j’ai toujours été attirée par les arts visuels. Du côté de l’écriture, c’est assez nouveau. Je me rends compte que je suis bonne pour écrire la trame narrative. »
Pourquoi tourner en Gaspésie?
« L’histoire est un thriller avec une fille dans un chalet qui fait du snowboard. On a visité les lieux, il y a trois ans, parce qu’on cherchait un chalet. On l’a trouvé à Saint-Octave-de-l’Avenir. Une petite ville qui a fermé et qui a été transformée en resort. Pour nous, c’est comme un mini-studio. On va y tourner 80 % du film et on va pouvoir y loger l’équipe au même endroit. On y a accès durant quatre semaines à partir du 25 mars.
La beauté de le faire en région est que tout le monde là-bas a le goût de s’impliquer et est habitué de travailler en communauté. Il y a beaucoup de bouche à oreille et si l’on a besoin de quelque chose, ça va vite.
Les paysages majestueux vont aussi ajouter au film. »
Quels sont les autres projets auxquels vous participez présentement?
« Mon énergie est beaucoup sur mon film et ma fille. Deux gros projets!
J’ai participé au beau projet des Newbies, qui sera présenté sur Unis TV. Ça a été une belle équipe et ça a été formateur de faire ça. Il a été produit par la moitié d’ici et la moitié là-bas (en Acadie). C’est une autre façon de faire. Ça m’a ouvert les yeux sur la francophonie et les batailles qui ne sont pas les mêmes. Une des comédiennes me disait qu’elle était aussi accessoiriste. Ils doivent tous avoir plusieurs métiers.
J’y incarne la sœur de la blonde d’un des trois gars principaux. J’ai un personnage coloré avec beaucoup d’opinion. »
On vous voit de plus en plus, avez-vous le luxe de choisir vos projets?
« Le luxe que j’ai maintenant, c’est de me faire offrir des rôles. Ça a été le cas pour Victor Lessard et District 31. Dans les deux cas, ce n’était pas des rôles faciles. C’est rassurant, ça veut dire que les gens dans le domaine ont confiance que je suis capable de les rendre. Je n’ai pas encore le luxe d’en refuser. Je passe encore des auditions.»
De quel rôle vous faites-vous le plus parler?
« 19-2, je m’en fais beaucoup parler. C’est le rôle qui a marqué le plus le public. Celui dans Les jeunes loups aussi. Je m’en fais parler beaucoup par le public, moins par les gens du milieu. Mon rôle dans Le jeu aussi, mais c’est plus récent. »
Que représente Chambly pour vous?
« Mes parents et mon frère sont encore là, je suis la porte-parole d’Aux sources du bassin. C’est mon noyau. J’ai vécu 25 ans dans la même maison et j’en ai 35. C’est une bonne partie de ma vie. J’ai un grand sentiment d’appartenance.
J’ai quitté pour aller à Montréal pour le travail. Là, je suis à Léry, le patelin à mon chum. Mais je suis toujours impliquée dans Chambly parce que c’est chez moi. C’est tellement une belle ville. »
Quelques-uns de ses rôles à la télé
Mathilde, dans Le jeu en 2018.
Amélie Benoit, dans District 31 en 2017.
Isabelle Harper, dans Victor Lessard en 2016.
Mariepier Renaud, dans Les jeunes loups en 2013 et 2015.
Audrey Pouliot, dans 19-2 de 2010 à 2014. Elle avait reçu une mise en nomination au gala des prix Gémeaux en 2011 dans la catégorie Meilleur rôle de soutien féminin.
