Une ouverture de garderies dans la continuité
La réouverture de certains centres de la petite enfance et garderies de la MRC de Rouville a été facilitée par le fait qu’ils offraient le service de garde d’urgence depuis le 16 mars pour les employés de services essentiels.
Annie Laplante, directrice du CPE Mamie Pom, dirige des installations à Marieville, Rougemont, Saint-Césaire et Richelieu. Celle de Marieville a été le service de garde d’urgence pour l’ensemble des installations. Tout son personnel a été appelé à y travailler. Ce service d’urgence a été transféré à Richelieu, qui n’a pu rouvrir puisque la ville fait partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). L’ouverture est prévue le 1 juin, pour l’instant.
Renée Houle est propriétaire de trois installations privées, deux à Marieville, l’Ange-Rumiel et l’Angelus, ainsi qu’une à Saint-Césaire, Les Contes Enchantés. Angelus est subventionnée, donc la garderie était ouverte pour les enfants des employés des services essentiels.
Cet aspect a permis à leurs personnels d’avoir déjà expérimenté les nouvelles mesures. Ils sont aussi plus familiers avec le lavage des mains fréquent, la désinfection des locaux et jouets régulièrement et la distanciation sociale, le plus possible.
L’accueil des enfants est aussi différent. Les parents n’ont plus accès à l’intérieur des installations. Une éducatrice va accueillir les petits à l’entrée. La température est prise à leur arrivée. « Si quelqu’un fait de la fièvre, il retourne chez lui. C’est sévère. On ne peut pas avoir de flexibilité pour l’instant », soutient Mme Houle.
En date du 11 mai, les installations accueillaient 30 % de leur capacité. Si tout va bien et que les directives gouvernementales ne changent pas, elles pourront accueillir tous leurs enfants dès la fin juin.
« Si un enfant pleure, on le prend. » – Annie Laplante
Visières, masques et gants
La plus grande différence réside dans le port du masque, de la visière et des gants par les employés. Cette mesure est en place seulement depuis le 11 mai.
Un élément que certains trouvent plus difficile. « Ça crée un mur », souligne Renée Houle. La visière est l’item qui dérange le plus. Mmes Houle et Laplante soulèvent qu’elles souhaitent prioriser plutôt le port de lunettes. « J’en ai acheté, soutient Mme Laplante. Si certaines ne sont pas à l’aise avec la visière, elles pourront porter des lunettes. »
Selon elle, après une journée, ses employées s’étaient déjà un peu habituées à ce nouvel équipement de travail. Il a entièrement été fourni par le ministère de la Famille.
Distanciation
La distanciation est également difficile à maintenir. « On le fait le plus possible, mais ce n’est pas toujours évident. Si un enfant pleure, on le prend », affirme Mme Laplante. Elle ajoute que les enfants ont parfois de la difficulté à comprendre le pourquoi de toutes les nouvelles mesures.
« Émotionnellement et du côté affectif, ce n’est pas facile. Il y a une barrière qui s’impose. On n’est pas habitué de travailler avec les enfants en maintenant une distance. On ne peut pas les laisser sans câlin, sans amour, sans rien », souligne de son côté, Mme Houle.
Désinfection
Les objets dans les installations étaient lavés régulièrement avant. Là, ils le sont davantage. « Chaque fois qu’un enfant touche à quelque chose, on doit le mettre de côté pour qu’il soit désinfecté », mentionne Mme Houle.
Plusieurs items, plus difficiles à désinfecter rapidement, ont par ailleurs été retirés des locaux. « Ça laisse la place à plus de créativité », relativise Mme Laplante. Du côté financier, Mme Houle, qui a des installations privées, se réjouit d’obtenir de l’aide du gouvernement et d’avoir une santé financière saine. Elle estime qu’elle devra assumer des pertes cette année, mais que la survie de son entreprise n’est pas en danger.
Mme Houle et Laplante soulignent le travail incroyable et la volonté de leurs employés. Selon elles, tout le monde a été collaborateur et volontaire dans la mise en place des nouvelles mesures. Ce qui a été grandement apprécié.