Une erreur sur la liste des résidences infectées

La Résidence Bleu et Or, située à Richelieu, se retrouve sur la liste des CHSLD et RPA ayant des résidents confirmés COVID-19 avec trois cas. Pourtant, il s’agirait d’une méprise.

« C’est une erreur du ministère, signale d’entrée de jeu Hugo Boucher, président de Immo 1ère, entreprise détenant dix résidences pour aînés. On a communiqué avec le ministère. Celui-ci nous a répondu qu’il était désolé et qu’il allait mettre la liste à jour. On comprend la marge d’erreur possibler à mettre sur pied une liste si rapidement », ajoute-t-il avec indulgence.

C’est une erreur, mais la résidence privée pour aînées (RPA) de Richelieu a tout de même le spectre de la COVID qui plane dans l’historique de cette crise.

« Le 1er avril, un de nos usagers est décédé à l’hôpital. La personne y était pour des raisons autres et elle avait déjà des problèmes de santé importants. À son décès, on nous a annoncé qu’elle était positive à la COVID. 16 jours plus tard, nous n’avons toutefois pas de cas signalés », dit M. Boucher

Résidence Les Jardins Du Couvent

C’est une clientèle autonome avec légère perte d’autonomie qui vit dans la RPA de Marieville.

« Nous n’avons pas de cas d’infection à la COVID. Nous respectons et appliquons à la lettre toutes les consignes gouvernementales. On a mis un protocole en place d’entrée pour nos employés avec des normes de désinfection et toute la marchandise qui entre dans la résidence est désinfectée », décrit Frédéric Soucy , président de la Société de gestion Cogir qui détient une quarantaine de résidences, dont Les Jardins Du Couvent.

Pénurie d’employés

Évoquant des raisons salariales et de conditions de travail, le premier ministre François Legault a soulevé la problématique du manque de personnel dans les résidences pour aînés.

« Avant la COVID, il était difficile de combler les postes affichés. À la Résidence Bleu et Or, la grande majorité des employés sont demeurés en poste depuis le début de la pandémie », dit Hugo Boucher dont la clientèle en est une semi-autonome.

« À son décès, on nous a annoncé qu’elle était positive à la COVID. » – Hugo Boucher

À Marieville, la Résidence Les Jardins Du Couvent ne souffre pas de pénurie de personnel.

Dans les deux RPA, les préposés touchent minimalement leurs 15 $ de l’heure. Ceux-ci auront bientôt droit à la prime temporaire annoncée par le gouvernement de 4 $ supplémentaires de l’heure.

Services déficients

Des histoires d’horreur circulent quant à la qualité et la quantité des services offerts aux bénéficiaires dans certaines résidences du Québec. Pour les deux résidences dont il est question ici, Hugo Boucher et Frédéric Soucy assurent que leurs usagers reçoivent des services dignes de ce nom.

« Je crois que ce sont les résidences aux prises avec de nombreux cas de COVID où les soins et services font défaut. La raison est assez simple. Quand il y a un cas de COVID, tous les employés ayant été en contact avec le cas sont mis en quarantaine. Des résidences se retrouvent parfois avec dix préposés de moins d’un seul coup. Ça bouleverse les opérations d’une résidence », avance M. Boucher.

« Il y aussi un phénomène qui a été vécu un peu partout. Quand le gouvernement Trudeau est arrivé avec la Prestation canadienne d’urgence, plusieurs ont quitté, choisissant le 2 000 $ plutôt que de se mettre à risque », renchérit Frédéric Soucy.

À la Résidence Bleu et Or, le loyer moyen, soins compris, est d’environ 1 700 $ par mois. Cela inclut : l’entretien ménager de l’appartement, le câble, l’électricité, les trois repas par jour et la buanderie. Il en coûterait concrètement 1 400 $ à l’usager tenant compte du crédit d’impôt pour maintien à domicile. Il y vit actuellement 78 usagers sur une possibilité de 83 unités.

À la Résidence Les Jardins Du Couvent, un loyer moyen coûte mensuellement 1 500 $ et environ 150 résidents y passent leurs vieux jours.

Christine Grégoire, directrice générale du CHSLD privé Manoir Soleil à Chambly, fait part qu’aucun cas de COVID n’a été répertorié chez sa clientèle. Il en va de même pour son personnel. Mme Gégoire souligne « l’engagement prononcé » de son personnel en ce temps de crise.

Le Journal a également tenté de joindre la Résidence La Seigneurie de Chambly. La direction n’avait pas retourné les messages au moment d’écrire ces lignes.