Un automne de dépistage pour les enfants?

L’automne s’annonce long et sera possiblement un casse-tête pour plusieurs parents d’enfants de 0 à 17 ans. Ces derniers devront sans doute devoir passer souvent le test de dépistage de la COVID-19 selon les derniers critères émis par le gouvernement.

Québec a inclus, dans sa liste de symptômes nécessitant un test de dépistage, tous ceux s’apparentant à une infection des voies respiratoires. À l’aube de la saison des rhumes et autres maladies infantiles, nombreux seront les enfants qui devront le passer. D’ailleurs, la ligne info-COVID ainsi que les cliniques de dépistage peinent à suffire à la demande.

« Ça vient brouiller les cartes. Un simple rhume devra passer par le dépistage », affirme Geneviève Bruneau, directrice médicale d’une clinique de médecine familiale et responsable d’un centre désigné d’évaluation pour la COVID. Elle ajoute « pour être sûr de ne pas manquer un cas, toutes les infections des voies respiratoires ont été ajoutées aux critères ».

Mme Bruneau estime que beaucoup de gens devront subir les tests de dépistage, et ce, souvent au courant de l’automne, qui est une saison où le rhume et les autres maladies similaires circulent,
surtout chez les petits.

« Depuis qu’ils ont mis ça, nous aussi, on est découragés. Ça comprend beaucoup de gens qu’on ne pourra pas voir », affirme la médecin, qui estime que les trois quarts de sa clientèle montrent ces symptômes à l’automne.

Elle illustre qu’un enfant qui fait de la fièvre, qui perdure plus de 24 heures, et qui en plus a mal à la gorge, devra automatiquement passer le test. « Est-ce vraiment la COVID ou une amygdalite? » questionne la résidante de Carignan. Par précaution, elle recommande au patient de passer le test. Cependant, pour un nez qui coule uniquement, pas besoin.

Comme le nombre de cas augmente et que plusieurs régions sont passées à un autre palier, le jaune pour la Montérégie, elle estime que le gouvernement est plus frileux et qu’il veut dépister davantage pour contenir une possible éclosion.

« Pour être sûr de ne pas manquer un cas, toutes les infections des voies respiratoires ont été ajoutées aux critères » – Geneviève Bruneau

Quoi faire

Lorsqu’une personne présente des symptômes tels fièvre, perte d’odorat, congestion nasale, grande fatigue, perte d’appétit, douleurs musculaires, toux, essoufflement, mal de gorge, nez qui coule ou nez bouché, nausée, vomissements, diarrhée ou maux de ventre, elle doit attendre 24 heures et réévaluer l’évolution des symptômes.

Afin de savoir si une personne doit subir le dépistage ou non, le gouvernement a développé l’Outil d’autoévaluation des symptômes de la COVID-19, qui guide les personnes selon la tranche d’âge.

Par exemple, pour les 0-5 ans, si après 24 heures, la toux ou la fièvre perdure, ou encore que le nez coule avec de la fièvre ou avec un mal de gorge, l’enfant devra passer un test. Pour les 6 à 17 ans, un test sera nécessaire si la toux, la fièvre ou une perte d’odorat surviennent ou encore si l’enfant présente deux symptômes viraux. C’est similaire pour les adultes, mais certains symptômes diffèrent des 6 à 17 ans.

La Dre Bruneau recommande de regarder l’outil pour aider à la décision. « C’est important de s’y référer parce que pour les 0-5 ans, c’est une affaire, pour les 6-17 ans, une autre, et pour les adultes, une autre affaire », affirme la docteure.

Elle suggère aussi de téléphoner à la ligne info-COVID, 450 644-4545. « On peut se fier à ce qu’ils nous disent. Ils sont à jour dans l’information. Il y a juste le temps d’attente qui peut être plus long », dit-elle. Les médecins de famille peuvent aussi être une ressource. Elle conseille de leur téléphoner en cas de doute.

Mais pour départager la COVID d’un autre virus et éviter les éclosions, le dépistage est malheureusement incontournable. « Il y a des asymptômatiques qui le transmettent et qui peuvent passer inaperçus. D’autres peuvent passer pour un rhume ou une grippe. Les conséquences varient aussi. Certains en décèdent, d’autres peuvent continuer le télétravail en même temps », résume la docteure.

Au moment d’écrire ces lignes, le ministère de la Santé n’avait toujours pas répondu aux questions du journal concernant les raisons pour lesquelles des symptômes avaient été ajoutés à la liste nécessitant un test de dépistage, ni au sujet des ajustements qui pourraient être apportés aux cliniques de dépistage.

 

La Montérégie atteint le palier jaune

Depuis le 15 septembre, la Montérégie a atteint le palier jaune, du système d’alertes régionales et d’intervention graduelle. Cela signifie que la transmission commence à s’accroître. Les mesures de base sont alors renforcées et davantage d’actions sont déployées pour promouvoir et encourager leur respect. (Source : Direction de la santé publique de la Montérégie)