Reporter l’union de sa destinée

Sacha Brodeur devait se marier début août devant plus d’une centaine de convives. Rien n’est plus incertain à l’heure actuelle.

« Pour l’instant, rien n’est annulé, annonce d’entrée de jeu la Chamblyenne. On ne peut pas l’annuler officiellement à moins d’accepter de perdre des milliers de dollars. »

C’est au Chalet des Érables, à Sainte-Anne-des-Plaines, que les tourtereaux avaient choisi afin de sceller leur amour. Les milliers de dollars, dont fait part Mme Brodeur, sont, entre autres, le dépôt lié à la salle.

« Nous sommes en attente de la décision de la salle et du gouvernement. Ce sont eux qui ont le pouvoir d’annuler le mariage. Entre temps, nous avons contacté la salle et réservé d’emblée une date en 2021 en guise de plan B », mentionne Sacha Brodeur, qui tenait mordicus à avoir une date au mois d’août.

Le dépôt de 2020 serait donc déplacé en 2021 si l’annulation du mariage était en raison des normes de la santé publique qui, elle, ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. À ce jour, Québec a annulé les rassemblements de plus de 1 000 personnes jusqu’au 31 août.

« Cette mesure concerne notre mariage. Lors de notre mariage se dérouleront quatre autres en même temps sur le lieu. Si on additionne tout ce beau monde plus les employés, il est permis de croire que nous pourrions être plus de 1 000 en même temps sur place », souligne-t-elle.

Que le mariage de Sacha Brodeur tienne le 8 août, c’est une chose. Mais dans ce contexte, même si le mariage était permis, est-ce vraiment souhaitable?

« Nous savons que certains refuseront, car ils auront peur. Nous avons aussi des invités qui proviennent des États-Unis et ils font même partie de notre cortège d’honneur. Ils doivent être présents sinon, on doit annuler », indique celle qui enverra les faire-part incessamment. Pour l’instant, le gouvernement fédéral a soutenu que la frontière canado-américaine sera fermée au moins jusqu’au 21 mai.

En couple depuis plus de 10 ans avec l’homme qui est le père de ses trois enfants, Mme Brodeur pensait vivre la consécration de leur amour.

« Rendu là, une année de plus d’attente, ça ne change pas grand-chose à la relation, mais on est attristés de la situation. Quand on parle, on est émotifs », exprime-t-elle.

Budget restreint

Être convive d’un mariage, c’est parfois de bien manger, boire de bons vins et vivre une fête grandiose. Il y a un coût relié à cette célébration aux multiples plaisirs réunis.

« Beaucoup d’invités sont sans emploi en raison de la COVID. Ils ont peut-être de la misère à joindre les deux bouts. Est-ce qu’en août, ils auront l’argent pour se payer un mariage? Je ne suis pas certaine », conclut la femme consciente de la réalité financière pénible que vivent plusieurs.

Le voyage de noces aurait lieu en septembre, sans la présence des enfants. Sans mariage, est-ce que le voyage se transformerait en voyage familial plutôt qu’en lune de miel? Est-ce que les voyages seront permis en septembre? Plusieurs questions dont les réponses se concrétiseront au fil des mois. Chose certaine, leurs enterrements de vie de garçon et de fille, qui devaient avoir lieu à Las Vegas en juin ont été, quant à eux, sont annulés.