Replanifier son école

La vie scolaire reprend pour certains élèves et personnels enseignants en dehors de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). C’est le cas de l’école de Monnoir, à Marieville.

La directrice de l’établissement, Natacha Lareau, mentionne qu’elle a dû replanifier et repenser l’école en fonction des directives de la Santé publique. Le tout en une semaine, alors qu’habituellement la planification prend des mois.

« On a établi par quelle porte on entrait, par laquelle on sortait et le sens dans lequel on circule dans l’école. Il fallait revoir l’utilité des locaux qu’on partageait, parce que cela ne sera plus possible. Voir comment on communique avec la secrétaire ou avec moi. Il a fallu tout coordonner pour éviter les rassemblements », souligne la directrice.

Des horaires ont aussi été établis pour aller à la toilette et le temps de récréation de chaque classe.

Le retour à l’école se déroulera progressivement sur trois jours. Le personnel accueillera graduellement les élèves par cycle, en commençant par les petits. « C’était important pour moi qu’on prenne le temps de les accueillir et de leur montrer les nouvelles procédures. Tout le personnel sera présent pour avoir les yeux partout et voir si ce qu’on a pensé tient la route », affirme Mme Lareau.

L’école, qui accueille un peu moins de 500 élèves habituellement, devrait en retrouver la moitié. Les parents changent d’idée régulièrement entre envoyer ou pas son enfant. « Pour les aider à prendre une décision éclairée, j’ai regroupé les questions qui me sont transmises et envoyé des précisions. Je leur ai montré un aperçu du portrait », raconte la directrice.

Mme Lareau salue l’esprit d’équipe qui s’est dégagé de cette préparation. « Tous se sont impliqués pour que ça se déroule bien », dit-elle.

« On a établi par quelle porte on entrait, par laquelle on sortait et le sens dans lequel on circule dans l’école. » – Natacha Lareau

Réaménager l’école

Pour leur premier jour du retour, le mandat des enseignants était d’organiser physiquement leur classe. Ils ont dû sortir des meubles en trop, tous les tissus, soit rideaux et coussins, ainsi que toutes les plantes. Certains ont rapporté ce qu’ils avaient fourni de leur domicile pour leur local.

Ils ont aussi dû replacer les pupitres pour les distancer de deux mètres. « On a partagé nos trucs. Certains réussissaient a en entrer 12, d’autres 14. Il y a beaucoup de meubles qui sont sortis. On a utilisé une partie du gymnase pour ranger temporairement ce qu’on avait en surplus », explique-t-elle.

Mme Lareau souligne que leur école est récente, elle a été inaugurée en 2013, les locaux sont grands et il n’y a pas d’accumulation d’objets. Chaque classe comporte aussi son propre lavabo, ce qui représente un plus pour ce retour où les enfants devront se laver les mains régulièrement.

Matière enseignée

L’objectif de ce retour sur les bancs d’école n’est pas de montrer de nouvelles matières, mais bien de reviser ce qui a été vu.

« Il faut consolider les savoirs essentiels. Il n’y aura pas d’évaluation. Il faut s’assurer de continuer de lire, écrire et compter », résume la directrice.

Elle ajoute avoir mentionné aux professeurs que « c’était le temps d’essayer des approches pédagogiques différentes ».

Ces mois en moins auront toutefois un impact sur le programme de la prochaine année qui devra être revu en conséquence par rapport à ce qui n’a pas pu être enseigné.

Respect des mesures

Le respect de la distanciation sociale a été au cœur de cette planification de retour. « Ensemble, on a tout organisé dans le but de faciliter la distance et éviter les contaminations en touchant à tout », relate Mme Lareau.

Celle qui a œuvré dans un service de garde d’urgence dans les dernières semaines, est toutefois consciente que les adultes devront proposer des activités qui facilitent la distance entre les enfants afin de ne pas continuellement faire la police. Des pastilles de couleur ont aussi été installées au sol, pour que les jeunes puissent bien visualiser la distance de deux mètres.

De plus, l’école est adjacente à l’école secondaire Monseigneur-Euclide-Théberge, qui elle, n’ouvre pas d’ici juin. « On a convenu qu’on pourrait utiliser le terrain gazonné. Ça va agrandir notre espace et permettre la distanciation », soutient la directrice.

Les écoles incluses dans la CMM, dont celles de Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Chambly et Carignan, ne rouvriront pas avant le 25 mai.