Pommes, vodka et désinfectant pour les mains

Michel Jodoin, de la populaire cidrerie éponyme, a su tirer son épingle du jeu produisant un désinfectant à mains, produit recherché en cette crise sanitaire.

L’entrepreneur niché à Rougemont collabore depuis plusieurs années avec Nicolas Duvernois, fondateur de Pur Vodka. Cette fois, c’est pour créer un désinfectant à mains que les deux hommes d’affaires ont uni leurs efforts.

« Nous sommes licenciés et nous avons un laboratoire qui fait de la recherche pour l’élaboration des produits. Nicolas a vu qu’il y avait un marché avec le désinfectant à mains. Il nous a approchés afin de voir si nous étions en mesure de produire cette gamme de produit. On s’est « reviré de bord » et, relativement rapidement, on a produit le désinfectant », explique Michel Jodoin, qui a dû mettre en œuvre une autre ligne permettant d’embouteiller le produit.

Par « relativement rapidement », Michel Jodoin parle « d‘un bon deux semaines » entre l’idée et l’aboutissement.

Licence COVID

C’est un alcool neutre qui arrive à la cidrerie. De 95 %, l’alcool est rectifié pour être descendu à 70 %, selon les normes de Santé Canada, oscillant entre 60 et 80 %.

« L’un des enjeux principaux est que l’alcool commence à se faire sentir rare. » – Michel Jodoin

Parmi les étapes exigeant temps et efforts avant de mettre le produit en marché, il y a la création d’étiquettes et l’approbation de Santé Canada.

« Il y a de la bureaucratie à traverser. Il faut détenir différentes licences. Parmi celles-ci, il y a la licence COVID. C’est une licence qui s’échelonne pour la période pandémique, selon ce que l’avenir nous réservera », mentionne M. Jodoin.

Pénurie d’alcool?

Sans révéler la quantité produite, Michel Jodoin affirme « qu’ils en ont fait pas mal. »

« Le marché est grand : les commerces, les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, etc. On fournit une petite pointe de la tarte.

L’un des enjeux principaux est que l’alcool commence à se faire sentir rare. Je ne serais pas surpris qu’il en manque éventuellement. C’est de l’alcool de maïs et le maïs, ça pousse en automne. Il y a des réserves en masse, mais disons que c’est plus contingenté en ce moment », affirme le producteur.

Santé Canada

Depuis le début de la pandémie, plusieurs recettes de désinfectant à mains de toutes sortes ont circulé. Or, ce type de concoctions ne s’improvise pas de façon hasardeuse.

« On envoie l’analyse : comment est fait le produit et ce qui entre à l’intérieur. À partir de là, Santé Canada regarde si la recette correspond à leurs normes. Ils approuvent ou désapprouvent ensuite », décrit le fabricant de cidre qui, à ce stade, ne sait pas encore s’il poursuivra le volet désinfectant en période post-COVID.

Entre temps, bien que l’aspect boutique et expérience client aient écopé, la production n’a jamais cessé à la cidrerie.