Personne dans les gyms

Elles avaient écopé une semaine après les bars et les restaurants et avaient dû déposer les housses sur les appareils elliptiques le 8 octobre. Les salles d’entraînement doivent, elles aussi, garder leurs portes fermées malgré le tollé exprimé dans certains gyms.

À l’annonce du prolongement de la fermeture des salles d’entraînement jusqu’au 23 novembre, une vague de gymnases, de centres de yoga, de danse, d’arts martiaux et de CrossFit s’est insurgée, menaçant de rouvrir dès jeudi dernier même si ces endroits n’ont pas obtenu l’autorisation de la santé publique.

« On ne fait pas partie de cette coalition. On fait partie du Conseil canadien de l’industrie du conditionnement physique (CCICP). On travaille avec celui-ci depuis le premier confinement. On préfère être solidaires à ce groupe et travailler en collaboration avec le gouvernement. On ne veut pas se mettre le gouvernement à dos, on veut trouver des solutions avec le gouvernement », exprime Antoine Lestage, propriétaire du Crunch Fitness, à Chambly.

En ce sens, il est possible de lire sur la page Facebook du Crunch Fitness que « bien que nous soyons d’avis que l’absence d’activité physique a des influences directes et néfastes sur la santé physique et mentale de tous et que nos centres de conditionnement physique devraient pouvoir rouvrir pour permettre aux Québécois et Québécoises de maintenir une bonne santé, le CCICP respecte les directives imposées.

Par respect pour les Québécois qui suivent les consignes depuis mars dernier afin de se sortir le plus rapidement possible de cette crise, le CCICP ne participe pas à la désobéissance civile et prône le respect des consignes gouvernementales ».

Il en va de même pour Steve Trottier, de Chez Trottier. « Je n’irai pas prendre le risque d’écoper d’une amende de 6 000 à 15 000 $. Je n’ai pas l’argent pour ça. Celui qui a parti la chaîne, je sais qui il est, il en a les moyens. Et pourquoi? Pour avoir dix jeunes heureux qui vont venir. Déjà, la clientèle avait peur, je n’ai aucune raison d’ouvrir dans ces conditions. »

« On ne veut pas se mettre le gouvernement à dos, on veut trouver des solutions avec le gouvernement. » – Antoine Lestage

Une annonce attendue

Les deux propriétaires de salle d’entraînement ne sont pas tombés en bas de leur bench press à l’annonce du prolongement de cette fermeture. « Je le savais bien. Je ne veux pas être pessimiste, mais d’après moi, on va reprendre ça en janvier », prévoit le propriétaire de Chez Trottier, qui n’a fait que 25 % de son chiffre d’affaires en 2020. Quant à lui, Antoine Lestage se dit « déçu, mais aucunement surpris de cette extension en observant les indicateurs de la dernière semaine ».

Subventions

Dernièrement, le gouvernement a annoncé l’aide dont peuvent bénéficier les salles d’entraînement. « Les formulaires sont émis. On aura une forme d’aide s’apparentant aux restaurants, gérée par les MRC. C’est un remboursement des frais fixes jusqu’à concurrence d’un certain montant. Se jumellent à ça des subventions du fédéral liées aux salaires et au loyer. Tout ça mis ensemble, malgré les délais, fait en sorte qu’il y a davantage de programmes en place maintenant que lors de la première fermeture au printemps », expose M. Lestage. Les salles d’entraînement doivent toutefois avancer les fonds en attendant de recevoir rétroactivement l’aide financière. Antoine Lestage conclut en disant « qu’il préfère presque attendre plus longtemps avant de rouvrir, mais que lorsqu’il rouvrira, ce sera pour de bon, cette fois ».

À propos du CCICP

Le CCICP est une association professionnelle sans but lucratif qui se veut la voix des exploitants de centres de conditionnement physique au Canada. Représentant plus de 6 000 établissements de conditionnement physique et desservant plus de 6 millions de membres au Canada, le CCICP poursuit un programme législatif visant à améliorer l’industrie pour les consommateurs comme pour les exploitants. Le CCICP a pour objectif de collaborer avec l’industrie et le gouvernement dans le but d’améliorer la santé et les niveaux d’activité physique des Canadiens.