L’école secondaire à domicile

L’enseignement de niveau secondaire s’opérant à distance, l’école est plus que jamais présente dans les chaumières. Pour les parents, c’est une nouvelle réalité à assimiler.

Mère de quatre enfants âgés de 10, 11, 14 et 18 ans, Mélanie Perreault est comptable en cabinet. Vivant sa période la plus achalandée de l’année, elle négocie avec un enfant en grande difficulté scolaire, celui qui a 14 ans.

« C’est assez difficile. Mon grand est autonome, mais les autres, particulièrement celui de 14 ans, c’est complexe. Il a de la difficulté avec la technologie. Il ne s’y retrouve pas. Je dois passer beaucoup de temps avec lui sur son ordinateur fourni par l’école en raison de sa condition (dyslexique et dysorthographe ainsi que TDAH médicamenté). Pour se servir de Team, accéder à ses courriels, trouver les fichiers partagés pour faire les travaux, il a besoin d’un suivi, d’être tenu par la main », explique la mère qui fait présentement du télétravail.

« C’est un poids supplémentaire, c’est une situation peu évidente. Je dois trouver le temps et m’assurer qu’il fasse ses travaux. Dernièrement, je croyais qu’il faisait ses travaux. En faisant une vérification, il m’a avoué qu’il n’avait pas trouvé où était le matériel alors il n’avait rien fait », déclare Mme Perreault quelque peu découragée.

« Il a de la difficulté avec la technologie, il ne s’y retrouve pas. » – Mélanie Perreault

Le garçon est accompagné d’une tutrice à l’école. « J’ai eu des contacts avec elle. Quand il est à l’école, il a des suivis avec une intervenante pour s’assurer que ses travaux sont effectués. L’intervenante est censée avoir des contacts avec lui, mais, pour l’instant, je n’ai pas eu conscience que c’était le cas. »

Mme Perreault termine en disant que la plus jeune de la famille est, quant à elle, diagnostiquée dysphasique et dyspraxique, ajoutant au défi déjà imposant.

Autre réalité

De son côté, Annie Deslippes, Carignanoise, est mère d’une adolescente de 13 ans et d’un adolescent de 16 ans. En cette période de crise, elle travaille de son domicile. « Les cours à distance ont commencé. Ma fille allait plus souvent consulter les trousses, mon fils, moins motivé, y allait moins », indique Mme Deslippes.

« C’est encore nouveau. On apprend sur le déroulement des choses. Il y a possibilité d’être en contact avec les enseignants si nous avons des questions. Ça me rassure de savoir qu’il y a une forme de retour. De là à faire une année scolaire de la sorte, je ne suis pas certaine que le niveau de motivation serait élevé. Je ne souhaite pas une rentrée scolaire dans ces conditions en septembre », conclut-elle.