Le syndicat des enseignants sur ses gardes

Le retour en classe au mois de mai laisse perplexe une portion du personnel enseignant et de soutien.

À l’exception de quatre établissements, les écoles primaires de la commission scolaire des Patriotes ouvriront leurs portes aux élèves le 19 mai. Ce retour s’orchestre avec une certaine chronologie, les services de garde devant être fonctionnels préalablement et le personnel s’occupant de l’entretien pour la désinfection devra être passé auparavant.

« Pour l’instant, malheureusement, les informations nous parviennent au compte-gouttes; le flou et les imprécisions laissent tout le monde dans une situation inconfortable et frustrante. Notre étonnement devant le peu d’informations envoyées dans le réseau scolaire à la suite de la conférence de presse du ministre de l’Éducation nous a laissés plutôt pantois », exprime Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain.

« Pour nous, c’est clair : ce n’est pas vrai que les écoles rouvriront leurs portes pour n’être que des stationnements d’enfants avec du personnel non protégé et des mesures qui ne passent tout simplement pas le test du réel », ajoute-t-il.

« Ce n’est pas vrai que les écoles rouvriront leurs portes pour n’être que des stationnements d’enfants avec du personnel non protégé et des mesures qui ne passent tout simplement pas le test du réel. » – Éric Gingras

Retour volontaire

Est-ce que dans les conditions actuelles, les membres du Syndicat de Champlain pourraient être tentés de ne pas retourner à l’école dans les dates attendues?

« Nous avions déjà dit qu’il faudrait impérativement un plan de réouverture avec des directives uniformes, des mesures de protection adéquates et des balises claires pour les membres du personnel qui ont des conditions particulières qu’on ne peut pas ignorer dans le contexte, que ce soit en raison de leur âge, de leur santé, de leur condition médicale personnelle ou encore de celle d’un enfant ou d’un proche, etc. », laisse savoir le président du syndicat.

De nombreuses questions

Après la conférence de presse de Jean-François Roberge, le Syndicat de Champlain a fait un direct via les réseaux sociaux, fracassant ses records avec une assistance de 3 100 auditeurs.

« La quantité de questions, de témoignages et de commentaires qui nous sont envoyés sur nos différentes plateformes est sans précédent et c’est principalement dû au fait que les informations sont imprécises et incomplètes et, à ce jour, beaucoup de questions pourtant essentielles venant des réalités sur le terrain demeurent sans réponses », précise le chef syndical dont la préoccupation prioritaire est la sécurité.

Prime COVID-19

En terminant, Éric Gingras insiste sur l’importance cruciale du personnel de soutien et du manque de reconnaissance auquel il a droit.

« Comment se fait-il que dans le réseau de la santé, les employés aient droit à une « prime COVID », mais que les demandes répétées du réseau scolaire en ce sens restent lettre morte ? Alors qu’on s’apprête à rouvrir les établissements scolaires, comment se fait-il que les éducatrices n’aient pas droit aux mêmes protections que leurs collègues en CPE, notamment pour le port du masque? Déjà dans les SDGU, les éducatrices soulignent qu’avec moins de dix enfants, les mesures de distanciation sont difficilement applicables. Comment fera-t-on avec un ratio de 15 élèves par éducatrice dans les services de garde dès le
4 mai? », soulève M.Gingras.