La détresse des travailleurs de la santé

Alors que Québec veut ramener du personnel médical contaminé et asymptomatique sur le plancher, et priver les travailleurs de leur congé via le nouvel arrêté ministériel, les syndicats qui représentent les travailleurs de la santé font entendre leur cri de désespoir.

Au moment d’écrire ces lignes, au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre, « Aucun employé positif n’a été appelé à revenir dans son milieu de travail », a indiqué Martine Lesage, conseillère-cadre aux relations avec les médias et directrice des communications et des affaires publiques au CISSS.

« Malgré les défis liés à la main-d’œuvre, nous n’avons pas entrepris de délestage. Il y a eu un ralentissement des activités de chirurgie pendant la période des fêtes, comme cela se fait chaque année. Cela permet notamment d’octroyer des congés à notre personnel », relate Mme Lesage. Une situation qui pourrait tout de même changer dans les jours à venir.

« Pour parvenir à faire face au variant Omicron, la priorité doit être de tout faire pour bien protéger le personnel. » – FSSS-CSN

Réaction syndicale

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) dit s’inquiéter de voir que le gouvernement a voulu aller de l’avant avec le retour au travail du personnel asymptomatique ayant été en contact avec des cas ou étant infecté dans le réseau. « Pour parvenir à faire face au variant Omicron, la priorité doit être de tout faire pour bien protéger le personnel. »

Selon la FSSS–CSN, « Le dépistage du personnel doit se faire dans les établissements. Il faut cesser le déplacement du personnel, stabiliser les équipes, fournir les uniformes et miser sur la ventilation dans les établissements. En ce qui concerne le port des équipements de protection individuelle, ce sont les nombreuses interventions syndicales qui ont mené à un renforcement de la protection respiratoire en milieux de soins de la part de la CNESST. »

Quant à la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), elle fait valoir que sans masques N95, la levée des mesures d’isolement pour le personnel soignant est « trop risquée ».

Dans la section « Je dénonce » du site internet de la FIQ, depuis le 29 mars 2020, ce sont 35 témoignages du personnel soignant du CISSS de la Montérégie-Centre qui dénoncent un manque de mesures et de matériel de protection pour assurer leur sécurité au travail.

Question aux lecteurs :

Êtes-vous ou connaissez-vous un travailleur de la santé voulant témoigner quant à sa réalité?