Impossible d’être autosuffisant à 100%

Est-ce réaliste de penser que le Québec puisse être autosuffisant du côté alimentaire comme le souhaite le premier ministre François Legault? Selon l’Union de producteur agricole de la Montérégie, ce n’est pas possible de l’être à 100%.

 

François Legault a affirmé à quelques reprises durant ses points de presse que le Québec devrait être plus autosuffisant afin d’importer moins de produits d’ailleurs et ainsi ne pas dépendre des autres pays. Selon le président de l’UPA de la Montérégie, Christian St-Jacques, ce n’est pas tous les produits alimentaires qui pourraient être cultivés au Québec. Certains items ne pourront même jamais l’être.

Un rapport et une politique

Un rapport a été réalisé et publié en février 2017, par Ecoressources pour l’Union des producteurs agricoles. Il évalue et présente le potentiel de croissance de 2016 à 2025 de plusieurs secteurs agricoles.

« L’Union demandait depuis longtemps une politique afin de permettre ce développement, car il manquait des conditions pour y arriver », indique M. St-Jacques. Cette politique a été lancée en 2018. Le président de la Montérégie précise « qu’un des objectifs de la politique bioalimentaire est d’ajouter 10 milliards $ de contenu québécois dans les produits bioalimentaires achetés au Québec ».

« Il faut travailler ensemble. » – Christian St-Jacques

Des conditions

Pour parvenir à augmenter la quantité d’aliments produits ici, une dizaine de conditions a été soulevée dans le rapport. Certaines relèvent des producteurs et d’autres du gouvernement.

De plus, M. St-Jacques ajoute que tout ne repose pas uniquement dans la cour des agriculteurs. Il précise que c’est multifactoriel et comprend « la transformation, la distribution, la disponibilité de la main-d’œuvre, les infrastructures présentes, le climat nordique, la demande, le financement, le risque, la compétition, le montant du salaire minimum… Il faut travailler ensemble, c’est la raison de la réalisation de la politique bioalimentaire ». Les acheteurs québécois doivent aussi être au rendez-vous.

Chaque production à des défis spécifiques pour répondre à une demande qui croîtrait. Actuellement, une partie des productions est vendue à travers le pays. Certains aliments sont exportés.

Appel aux Québécois

Le gouvernement du Québec a annoncé une aide financière pour attirer les Québécois à la terre. Un millier de personnes ont répondu à l’appel en Montérégie. La moitié sont des étudiants. L’UPA précise que l’âge minimal est de 15 ans. Les personnes intéressées doivent remplir un formulaire en ligne : https://fr.surveymonkey.com/r/sur-le-champ.

M. St-Jacques soutient que « toute l’aide est bienvenue ». Il précise toutefois qu’il « est difficile d’anticiper la réponse à court et à long terme. » Le secteur anticipe une baisse de la main-d’œuvre étrangère.