Du réel au virtuel

Les enseignants de l’école secondaire de Chambly ont entamé leur prestation d’emploi en ligne la semaine dernière.

Au Centre de services des Patriotes, c’est sur la plateforme Teams que les professeurs partagent la matière avec leurs élèves.

« C’est une première que je vis en 26 ans de métier. Le programme est dans ma tête et sur support papier ou diapositive. Là, j’ai dû tout refaire. Le deux heures de matière que j’offre aux jeunes les vendredis, c’est du direct à l’intérieur duquel j’introduis différentes présentations », mentionne Stéphane Bergevin, enseignant de français à l’école secondaire de Chambly.

Emmanuel Nadeau-Ethier enseigne, quant à lui, les sciences à la même école secondaire. La distance est un défi supplémentaire pour cette matière intégrant une partie de manipulation.

« On demeure davantage théorique. Nous avons identifié quelques laboratoires qui peuvent se faire de la maison, c’est-à-dire ne nécessitant pas de produits chimiques haut de gamme, mais des produits de base. Essentiellement, on s’en tient au théorique », manifeste M. Nadeau-Ethier, l’enseignant qui chapeaute également le volet robotique à l’école.

Transposition en ligne

Pendant qu’il s’adresse au journal, M. Bergevin est en pleine construction d’un document PowerPoint avec capsules vidéo. À travers les rencontres Web entre professeurs et direction dans le but de partager les idées, il se peaufine.

« On se doit d‘être autonomes. L’aise vient avec le temps. Teams est une plateforme que l’on doit apprivoiser. Nous sommes en formation en ce sens. Il y a en qui sont très concrète et appropriée. Disons que j’apprends beaucoup sur la technologie depuis deux semaines. On doit se revirer sur un dix sous », fait part l’enseignant de français.

« Disons que j’apprends beaucoup sur la technologie depuis deux semaines. » – Stéphane Bergevin

M. Nadeau-Ethier, lui, dit que « c’est une adaptation, on ne s’en cache pas. Ce n’est pas l’idéal. J’ai décidé de devenir enseignant, car j’aime le contact avec les jeunes. Peu importe la plateforme, il n’y a pas d’équivalent à cet aspect. Cela dit, nous avons mis beaucoup de temps à essayer de planifier notre présentation. C’est du nouveau, c’est de l’apprentissage, ce ne sera pas parfait, mais nous nous ajusterons. »

Absences et présences

Vendredi dernier, Stéphane Bergevin attendait, à distance, 85 élèves.

« Ceux qui ne se connecteront pas, je vais les appeler pour voir ce qui se passe. Déjà, un parent m’a écrit pour me dire qu’il n’avait pas de connexion Internet chez lui. »

De son côté, Emmanuel Nadeau-Ethier attendait 112 élèves jeudi dernier.

« Nous saurons qui est présent. La consigne veut que ce ne soit pas obligatoire pour les jeunes d’être présents. Si un jeune veut s’améliorer ou être en position de réussite à la toute fin, je devrai faire une évaluation quelconque. La problématique se situe au niveau de l’ambiguïté entourant l’évaluation. »

Dans une semaine de travail, il y aura une prestation offerte à tous les élèves et, ensuite, il y aura des sous-groupes d’élèves, en soutien à ceux en situation plus précaire académiquement, permettant une approche plus personnalisée. Cibler des notions essentielles à transmettre d’ici la fin de l’année jumelé à la consolidation des acquis sont les objectifs à atteindre.

Contexte d’enseignement particulier

« Ça tourne vite, les courriels pleuvent du centre de services, de la direction, des collègues, des parents, des élèves. C’est une nouvelle gestion. C’est une adaptation, mais c’est un beau défi », termine Stéphane Bergevin qui, se sentant sous-pression, souligne qu’avoir eu un peu de temps supplémentaire afin de se préparer n’aurait pas été un luxe.

« Il n’y avait pas plein de possibilités. Cette façon de faire est peut-être la seule considérant les restrictions sanitaires », complète l’enseignant de sciences.