Distanciation amoureuse

Ils sont jeunes, amoureux, ont l’avenir devant eux pour réaliser des projets à deux, mais ils doivent actuellement s’aimer à distance.

Ce n’est pas une période facile pour les romantiques qui vivent leur confinement sous deux toits distincts. C’est le cas de Mélissa*, Chamblyenne de 23 ans. Étudiante en stage en psychothérapie, Mélissa a un conjoint de cinq ans son aîné depuis quatre ans qui, lui, demeure à Boucherville. Demeurant tous deux chez leurs parents respectifs, ils avaient l’habitude, comme tout bon couple, de se voir fréquemment.

Abstinence

Le couple s’est vu lors de la première semaine de confinement alors que toutes les mesures se définissaient et s’installaient. Le couple aurait pu choisir à ce moment de vivre son confinement sous une seule et même adresse.

« Comme je dois offrir mes services de psychothérapie à distance, ça me prend une très bonne connexion Internet et une pièce fermée. Tout ce dont j’ai besoin pour le travail a été transféré à la maison. Aussi, chez moi, nous sommes nombreux. L’ajout de sa présence n’aurait pas rendu la chose fonctionnelle. De mon côté, je ne me serais pas vue aller me faire vivre par ma
belle-famille », explique Mélissa.

Contenir ses émotions

Ne pas se voir pendant plus d’un mois alors que fougue et passion ne demandent qu’à s’exprimer n’est pas de tout repos.

« C’est particulier comme sensation cette privation. On discute beaucoup via des vidéos. C’est long et ennuyeux. C’est une expérience éprouvante cette relation de couple virtuelle alors qu’on est habitués à de la proximité. Mon conjoint est en recherche d’emploi, mais ce n’est pas possible de trouver en ce moment. La distance ajoute au stress psychologique », explique la jeune femme.

Vouloir déroger de la règle

Est-ce que des moments de faiblesse traversent l’esprit et donnent envie de flancher lorsque la solitude et le manque se font insistants?

« Nous avons définitivement réfléchi à la question et parlé de nous voir malgré tout. J’ai été malade pendant une partie du confinement, mais là je suis guérie alors j’ai d’autant plus envie qu’on se voit et d’enfreindre les règles. Les amendes sont salées et nous n’avons pas les moyens de nous permettre ce risque. J’ai aussi une famille à santé précaire alors je ne veux pas prendre de risque de contamination au sein du foyer », résume sagement Mélissa.

*Mélissa est un nom fictif afin de préserver l’anonymat.