Des couturières populaires

Deux couturières de la région, qui se sont adaptées à la demande et ont commencé à coudre des masques artisanaux, ont vu les commandes augmenter depuis que le port du couvre-visage est recommandé par le gouvernement.

Linda St-Amant, de Créations Mamili, et Alice Dulude, d’Alice Confection, ont vu toutes les deux leur carnet de commandes se remplir rapidement. Elles ne sont pas les seules.

Lorsqu’elle a commencé à fabriquer des masques, Mme St-Amant, résidante de Carignan, croyait en vendre seulement quelques-uns. « Du jour au lendemain, il y a eu une hausse marquée d’intérêt pour les masques. J’ai reçu des centaines de messages par jour, résultant entre autres à des centaines de masques à créer en plus de mes autres créations. J’ai dû fermer mon carnet de commandes temporairement seulement 72 heures suivant ce grand engouement », raconte celle qui œuvre seule dans son atelier et réalise ses produits au fur et à mesure.

Alice Dulude, 14 ans de Chambly, a elle aussi vu une hausse marquée abruptement. « Depuis que le gouvernement le conseille, j’ai eu beaucoup de demandes. J’ai environ 130 masques à faire », mentionne la jeune couturière. Elle s’est mise à en coudre après avoir reçu plusieurs demandes. « Des personnes me disaient que je devrais faire des masques, parce qu’ils en cherchaient. Ma grand-mère aussi m’a dit que je devrais en faire, que ça se vendrait », relate-t-elle.

Patron et tissu

Les couturières ont pris des patrons d’un fournisseur ou sur Internet qu’elles ont adapté. Mme St-Amant utilise des tissus faits d’un mélange de coton, soit du coton et lycra ainsi que du coton et spandex.

De son côté, Alice Dulude utilise du coton et du micropolar, qui absorbe les gouttelettes et qui agit comme filtre. Elle commande son tissu en ligne. La couturière précise avoir fait le test de la bougie pour vérifier son masque. Il consiste à tenter d’éteindre une flamme de bougie et elle doit rester allumée.

« Le masque artisanal peut constituer une mesure supplémentaire pour protéger les personnes qui vous entourent » – Linda St-Amant

Conformité

La créatrice de Créations Mamili précise que les masques artisanaux, comme les siens et ceux d’Alice Confection, ne sont pas soumis à des essais conformes reconnus. « Bien que le masque artisanal n’immunise pas complètement contre le virus, le gouvernement du Canada spécifie qu’il peut constituer une mesure supplémentaire pour protéger les personnes qui vous entourent », indique-t-elle.

Mme St-Amant ajoute qu’il n’y a pas de politique, mais le gouvernement a émis des conseils. « Je les suis dans la confection de mes masques. J’utilise deux couches de tissus souples de coton mélangé qui serait possiblement plus efficace que du 100 % coton. J’offre la possibilité de faire des masques ayant une insertion pour filtre, à la demande. Les élastiques aux oreilles sont ajustables, ce qui permet de bien ajuster le masque au niveau du nez et sous le menton, tout en permettant d’y respirer librement », précise-t-elle.

La couturière accompagne ses produits d’une note explicative sur comment bien l’installer, sur l’entretien et fait un rappel de bien se laver les mains même avec le masque.

Plusieurs années

Les deux créatrices cousent depuis des années. Alice Dulude, malgré son jeune âge, a commencé enfant assise sur les genoux de sa grand-mère. Elle coud depuis environ sept ans. L’élève au secondaire fabrique des vêtements, des sacs à collation ainsi qu’à fruits et légumes. Elle avait commencé à en vendre pour financer un voyage scolaire, qui a malheureusement été annulé. Comme consolation, elle s’est procuré une machine à coudre neuve.

Pour sa part, Mme St-Amant a reçu sa machine à coudre pour sa graduation du secondaire. Elle a commencé à le faire comme passe-temps, en cousant pour elle et certaines personnes de son entourage. En raison d’une retraite forcée, elle a renoué avec sa passion et confectionné des vêtements pour ses petits-enfants. Les commentaires positifs fusaient, ce qui l’a amené à offrir ses services en ligne. « Toutes ces belles créations se font encore et toujours avec la même machine à coudre que j’ai reçue à mes 16 ans! » s’exclame-t-elle en conclusion.

 

Recommandations pour porter le masques

Le gouvernement du Québec a produit une fiche de recommandations pour le « port du couvre-visage dans les lieux publics».

D’emblée, le gouvernement souligne que « les enfants de moins de 2 ans, les personnes avec des difficultés respiratoires, les personnes handicapées ou incapables de retirer leur couvre-visage sans l’aide d’une autre personne ne devraient pas le porter. » Il est recommandé de le porter lorsque la distanciation physique, d’une distance de deux mètres n’est pas possible, dans les lieux publics.

On précise que « le port du couvre-visage pourrait permettre de diminuer le risque qu’une personne infectée transmette la COVID-19 à d’autres. » Certaines personnes infectées n’ont pas de symptômes.

Pour bien l’utiliser, la personne doit placer le couvre-visage sur son nez et sa bouche à l’aide d’une main. À l’aide de l’autre main, le fixer derrière vos oreilles avec les élastiques. Ensuite, l’ajuster sur son nez et sous son menton. On précise de se laver les mains avant et après l’utilisation.

Pour l’enlever, il faut lui toucher uniquement par les attaches et non sur le devant. Il faut replier les parties extérieures du couvre-visage l’une sur l’autre et le mettre dans un sac. On mentionne de le laver dès le retour à la maison avec la lessive habituelle.

On recommande de le changer s’il est humide, souillé ou endommagé. De ne pas le garder accroché à son cou ou pendu à une oreille et d’éviter d’y toucher.