Des commerces s’adaptent pour survivre

Alors que la pandémie oblige plusieurs commerçants à fermer temporairement leurs portes, certains ont pris la situation comme un tremplin pour se réinventer et tenter de survivre à cette crise.

Le Journal de Chambly a interrogé des commerçants pour voir comment ils s’étaient adaptés à la situation.

Kandju

L’entreprise de confiseries Kandju, basée à Saint-Césaire, a fermé temporairement et de façon volontaire leurs neuf boutiques pour protéger leurs employés et la collectivité. Comme ils œuvrent dans l’alimentation, il aurait été permis aux propriétaires, Marie-Eve Gladu et son conjoint, François St-Laurent, de demeurer ouvert. Cela a eu pour effet de passer de 90 employés à 11, qui sont pour la plupart en télétravail.

En fermant les lieux de vente, le 23 mars, ils ont axé leur énergie vers la vente en ligne et la livraison. Ce qui a été bénéfique pour ce volet. « Nous estimons que nous livrons cent fois plus de colis quotidiennement que par le passé. Ça met un petit baume sur tous les frais qui continuent de s’appliquer, dont ceux des loyers, pour des boutiques qui ne sont pas ouvertes », indique Mme Gladu.

Somme toute, l’entrepreneure entrevoit l’avenir de façon positive. « Cette triste situation nous a ouvert les portes sur un créneau qui enregistrait, par le passé, des résultats plutôt discrets. Il s’agit d’une véritable révolution commerciale pour nous », s’exclame Mme Gladu.

L’entreprise a également ajouté la possibilité aux consommateurs en ligne de se créer un sceau personnalisé afin de reproduire une expérience similaire qu’en boutique. « Nous avons réussi à lancer ce concept en peu de jours et nous en sommes bien fiers », souligne la propriétaire.

Selon elle, la situation apporte aussi du positif, dont l’ajout du télétravail, qui croit-elle « demeurera au sein de plusieurs entreprises sur le long terme ». Elle ajoute que « cet événement a contribué à mettre à profit l’esprit d’équipe et la résilience de chacun ».

« Ça met un petit baume sur tous les frais qui continuent de s’appliquer. » – Marie-Ève Gladu

Chez l’artisan

Le restaurant Chez l’artisan, à Saint-Mathias-sur-Richelieu, a su se réinventer en proposant à ses clients des repas sous vide, qu’il appelle SOUSVID-19. Éric Bellemarre souligne qu’il devait trouver une solution pour ne pas mettre la clé dans la porte.

« On fait déjà du sous vide pour notre service de traiteur, mais dans des portions plus grosses », explique le propriétaire. Sa conjointe et lui ont fait l’inventaire de ce qu’ils avaient. Ils ont ensuite refait des portions pour deux personnes. Le succès a été tel qu’en une journée tout était écoulé.

Depuis le 27 mars, il offre donc à ses clients de se procurer de la viande apprêtée, cuite et mise sous vide. Ils n’ont ensuite qu’à la faire réchauffer selon la fiche d’instructions fournie. Le restaurateur précise faire l’achat de viande de producteurs de la région.

Le propriétaire ne croit pas qu’il pourra ouvrir son restaurant à plein rendement cet été, s’il peut l’ouvrir. Il poursuivra donc dans cette lignée, afin d’avoir un revenu. Il précise d’ailleurs avoir acheté le nom SOUVID-19. Par contre, M. Bellemarre ne sait pas encore à long terme quelle place prendra cet offre de produits.

La pandémie pourrait changer certains plans, dont l’agrandissement qui était prévu en 2021.

Shack Attakk Chambly

Le propriétaire de Shack Attakk, qui a ouvert une succursale récemment à Chambly, a sorti une application pour commander en ligne. « Elle n’était pas initialement conçue pour la COVID-19, ça fait six mois qu’on travaillait dessus. On l’a sortit d’avance », affirme Sébastien Abrieu. Elle sert principalement à commander, mais aura également d’autres fonctions.

M. Abrieu explique qu’au départ, il avait fermé ses deux succursales « pour aider le gouvernement au confinement. » Ensuite, il s’est concentré sur la succursale de Saint-Hilaire pour y apporter des ajustements afin de respecter les nouvelles mesures d’hygiène imposées. « On a créé un comptoir sans contact avec du plexiglas. On a mis une station pour se laver les mains à l’entrée, on fait le service à l’auto et la livraison », énumère-t-il.

Le propriétaire a ensuite poussé la réflexion plus loin afin d’offrir un service différent pour se démarquer. « On voulait avoir un côté spécial lors des livraisons. On a décidé de le faire en super héros. Les parents sont très contents pour les fêtes d’enfant », dit-il.

Le tout a été mis en place à la première succursale avant d’être offert à Chambly aussi, quatre jours par semaine. « On fait avec l’effectif qu’on est capable d’avoir parce que ce n’est pas facile ». Il affirme toutefois voir « un avenir prometteur et être en train de s’habituer à cette nouvelle façon d’opérer ».