Activités scolaires limitées

Les activités scolaires entre élèves provenant d’autres bulles-classes sont proscrites en cette rentrée scolaire unique.

C’est ce que le député de Chambly et ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a mentionné, le 27 août, lors de sa mise à jour sur le plan de la rentrée scolaire.

« La stabilité des bulles-classes – groupes-classes, c’est au cœur de notre plan sanitaire qui nous permet de rouvrir nos écoles. Donc, peut-il y avoir du parascolaire, peut-il y avoir du sport-études, du art-études, une concentration danse, un projet particulier en science? Il peut y avoir tout ça. Ce n’est pas interdit. On souhaite qu’il y en ait dans la mesure où l’on peut le faire, soit en respectant les groupes-classes », répond le ministre en point de presse.

Voilà qui peut avoir pour effet de refroidir l’élan d’enthousiasme qui accompagne une rentrée scolaire effervescente.

« On souhaite se donner rendez-vous dans quelques semaines, faire un bilan, mesurer l’efficacité de nos mesures et, peut-être à ce moment, arriver avec des assouplissements », avait situé dans le temps Jean-François Roberge.

Or, après réflexions, le premier ministre François Legault a annoncé le 28 août en point de presse que l’interdiction pourrait être levée plutôt le 14 septembre.

École secondaire de Chamby

Cette façon de faire a un impact direct au sein de l’école secondaire de Chambly. Stéphane Bergevin, professeur de français, est responsable du club cycliste les Forts, club dans lequel des élèves de différents niveaux sont habituellement inscrits.

« Tous les effets positifs que l’on cherche à susciter avec les activités parascolaires seront perdus. » – Emmanuel Nadeau-Ethier

« Le club ne peut pas avoir lieu tant qu’il n’y aura pas de nouvelles directives du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Ça joue sur la motivation. Ça offrait un soleil dans la journée de ceux qui ont moins d’intérêt à venir au cours de français. Pour certains, c’est une déception. On met ça sur la glace comme on l’a fait avec le reste depuis le printemps », indique-t-il.

L’école secondaire de Chambly est réputée pour ses prestations liées à la robotique. Performante à l’échelle provinciale, nationale et même internationale, l’école doit mettre un frein temporairement à l’activité parascolaire prisée.

« Dans l’optique où ça perdure plus d’un mois, pour nous, en robotique, c’est un sérieux problème, mentionne Emmanuel Nadeau-Ethier, enseignant en sciences qui s’occupe du club de robotique. Tous les effets positifs que l’on cherche à susciter avec les activités parascolaires seront perdus : que ce soit d’encourager les jeunes, d’encourager la persévérance, de leur donner envie de venir à l’école, de les stimuler et de leur faire vivre plus passionnément leur passage à l’école. »

L’enseignant en sciences va toutefois plus loin et poursuit.

« Ça, c’est si l’on parle de parascolaire, mais ça représente un aussi gros défi pour tout ce qui constitue regroupement d’élèves provenant de différentes bulles-classes. Si l’on parle de récupération, de retenues, de reprises d’examens, etc., c’est un problème majeur. L’accent est mis sur offrir un maximum d’aide à l’élève en raison des deux mois d’enseignement que nous avons perdus. À partir du moment où l’on ne peut plus faire de regroupement d’élèves provenant de bulles différentes, ça commence à être compliqué », termine M. Nadeau-Ethier.

Jean-François Roberge

À l’annonce du ministre interdisant les activités de toutes sortes entre élèves provenant de bulles-classes différentes, de nombreux parents ont réagi. Sur les réseaux sociaux, Jean-François Roberge a répété quelques spécifications sur le sujet.

« J’ai reçu plusieurs messages de parents et d’élèves au cours des derniers jours concernant l’offre de parascolaire et de sport-études dans le réseau scolaire. Vos messages me touchent, et je tenais à apporter quelques précisions.

Tout d’abord, le parascolaire et le sport-études dans les écoles ne sont pas interdits. Toutefois, et tel que dit en juin dernier, les activités doivent se tenir au sein du même groupe-classe que l’élève fréquente habituellement, afin de limiter les contacts avec les autres élèves et ainsi, les risques de propagation.

Certains centres de services scolaires, comme celui de Beauce-Etchemin par exemple, ont réussi à maintenir l’ensemble de leurs programmes sport-études en respectant les consignes sanitaires.

Je sais que certains parents et élèves, qui l’apprennent aujourd’hui, sont déçus de cette situation. Étant moi-même un amateur de hockey et de sport en général, je comprends cette déception. Surtout, étant un prof, je sais que le sport, c’est ce qui garde plusieurs jeunes motivés à l’école.

Pour le moment, nous devons jouer de prudence. Les premiers cas positifs déclarés dans le réseau scolaire nous le rappellent. Personne ne veut retourner au printemps dernier, avec des écoles fermées et des jeunes confinés.

Dans les prochaines semaines, si tout se déroule comme prévu et que la rentrée a peu d’effet sur le portrait épidémiologique, nous serons en mesure de proposer des assouplissements qui permettront aux écoles actuellement incapables de mettre en place leur offre habituelle de pouvoir le faire. (François Legault a, par la suite, annoncé l’éventualité d’imposer l’interdiction jusqu’au 14 septembre).

Ainsi, les programmes sport-études, art-études, le sport interscolaire et les activités parascolaires qui n’auront pas pu être offerts dans certaines écoles dès la rentrée pourraient être réintégrés dans les écoles afin de permettre aux élèves de retrouver leur passion.

Pour cela cependant, il est crucial que les prochaines semaines soient concluantes, et qu’on limite au maximum la propagation du virus. Je fais donc appel à tous afin de s’assurer que les consignes sanitaires sont respectées à l’école, afin de ramener le plus rapidement possible le plus de sport possible dans nos écoles. »