Un manque criant de bénévoles
La pandémie qui perdure met des bâtons dans les roues du Centre d’action bénévole LaSeigneurie de Monnoir. La main-d’œuvre bénévole est difficile à trouver.
« Les gens qui ont du temps (pour faire du bénévolat), ce sont surtout les aînés. Mais ce sont aussi les personnes qui sont le plus à risque. Pour les années qui viennent, il faudra trouver de nouveaux bénévoles », résume Johanne Audet, directrice générale de l’organisme, qui couvre Marieville, Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Rougemont et Sainte-Angèle-de-Monnoir.
Elle aimerait que cette valeur soit inculquée aux jeunes pour qu’ils fassent du bénévolat par choix. « Pas besoin de donner plusieurs journées. Quelques heures de façon régulière » affirme-t-elle.
Le CAB a perdu l’ensemble de ses bénévoles au début de la pandémie, principalement en raison de leur âge et des risques. Des enseignants sont venus prêter main-forte, mais sont repartis dans leurs classes en mai et en juin. Certains anciens bénévoles sont revenus depuis. « Ils nous ont dit que pour leur santé mentale, ils ont besoin de faire du bénévolat », indique Mme Audet.
Si, au début, l’adrénaline a aidé à passer à travers la première vague, la directrice générale souligne que la fatigue se fait de plus en plus sentir au sein des employés.
« Pour les années qui viennent, il faudra trouver de nouveaux bénévoles. » – Johanne Audet
Demandes
Parallèlement à cette baisse de bénévoles, les demandes pour l’aide alimentaire, la popote roulante et le service de transport ont augmenté au début de la pandémie. Elles avaient repris un cours plus habituel à l’été, mais la hausse se fait de nouveau sentir depuis que la région est passée au rouge.
« La mère monoparentale qui travaille comme serveuse n’a pas toujours un mois de coussin pour parer aux urgences. Plusieurs parents doivent manquer des journées de travail, car les enfants qui ont le nez qui coule ne peuvent aller en garderie. Deux ou trois jours de moins sur une paie, ça paraît pour les travailleurs à faible salaire », illustre Mme Audet.
Elle ajoute qu’une demande d’aide alimentaire est souvent faite en dernier recours. La directrice générale soutient avoir vu des gens pleurer en recevant leurs provisions. « Il ne faut pas avoir peur d’être jugé, c’est la situation qui est comme ça », mentionne-t-elle.
Denrées et financement
LeCAB finance ses services principalement par les ventes à sa friperie, La Cabotine, et par les dons, notamment lors de campagnes de financement. La friperie a été fermée pendant six semaines au printemps. Une des campagnes de financement, pour payer des repas à l’école, se déroule habituellement dans des tirelires trimballées par des enfants le soir de l’Halloween. Cette année, ce ne sera pas possible. Des boîtes ont été mises dans différents commerces. La vente de livres, qui rapporte habituellement un peu moins de 1000 $, a rapporté à peine 150 $ lors des Journées de la culture. D’autres activités de financement n’ont pu être tenues au cours des derniers mois non plus. « Il y a un gros manque à gagner », souligne Mme Audet.
Pour l‘instant, rien n’est décidé pour la guignolée, qui apporte une quantité importante de dons. Des boîtes, pour récupérer des dons de denrées non périssables et de produits d‘hygiène, ont été placées aux points de service du CAB afin de pallier ce manque. Il est aussi possible de faire des dons en argent, en personne ou sur le site Web.