Yves-François Blanchet souhaite que la PCU soit modulée

Tout juste arrivé d’Ottawa suite aux dernières sessions parlementaires, c’est assis sur une table de pique-nique de la Halte routière de Saint-Césaire, à l’abri du poids des rayons solaires, que le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, s’est exprimé sur divers sujets, accompagné par Andréanne Larouche, députée de Shefford.

Enjeux du comté de Shefford

« Nous avons parlé avec les maires d’infrastructures, chaque municipalité ayant ses projets. La COVID a causé des délais. Il est important, en cet après COVID, de mettre de l’avant ces projets permettant aux municipalités de se développer. Nous avons également parlé des enjeux liés au tourisme et à l’agroalimentaire. Il faut relancer le tourisme malgré les traces laissées par la COVID car, les gens resteront au Québec, cet été », dit d’entrée de jeu Mme Larouche, qui avait amorcé une tournée virtuelle dans le comté qui se poursuivra davantage sur le terrain dans les semaines à venir.

Prestation canadienne d’urgence (PCU)

La PCU fournit une aide financière aux employés et aux travailleurs indépendants canadiens qui sont directement touchés par la COVID-19. Les citoyens admissibles touchent une somme de 2 000 $ mensuellement. Or, le système a connu quelques ratés, certains recevant plus d’argent que ce à quoi ils étaient éligibles.

« L’État fédéral a démontré qu’il est capable de développer des programmes dans lesquels il a déployé des sommes sans précédent, historiquement, en quelques semaines. Je n’ai pas reproché au gouvernement (libéral) qu’il y ait eu de la fraude. Il a inventé un programme en deux semaines, c’est normal qu’il y ait des failles. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas luter contre la fraude », mentionne M. Blanchet qui plaide à la fois que l’argent devrait être remis au gouvernement responsable de sa province. Il souligne également « que l’assiette devrait être élargie ainsi que la capacité d’intervention direct du niveau municipal, qui est les plus proche des citoyens ».

Le gouvernement fédéral a annoncé le 16 juin le prolongement de la durée d’admissibilité à la PCU de deux mois sans modifier son programme. Il n’en fallait pas moins pour raviver la crainte chez des entrepreneurs dont les employés optent pour la prestation plutôt que de retourner à l’emploi.

« Il y a une souplesse possible avec la PCU permettant un incitatif au retour au travail. Actuellement, il (le gouvernement libéral) ne veut pas modifier la PCU pour favoriser le retour au travail. Il faut s’assurer que les travailleurs puissent transiter vers ce retour en permettant de gagner plus de 1 000 $ sans perdre le 2 000 $ entier de la PCU, mais bien en la modulant, comme il se fait avec l’assurance-emploi. Pour le moment, il y a des gens de bonne foi qui perdraient de l’argent en retournant travailler », nuance le chef du Bloc qui ne considère pas que la PCU ait été mal ficelée au départ mais qui affirme qu’il est maintenant temps de l’améliorer.

Racisme systémique

La session parlementaire s’est soldée dans la controverse alors que Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), a traité de raciste le député Alain Therrien, leader parlementaire bloquiste. Propos pour lesquels M. Singh a refusé de s’excuser par la suite.

« C’est une fin décevante. Je suis le premier chef  de parti souverainiste au Québec à avoir reconnu le racisme systémique. Je me suis porté à la défense de Justin Trudeau sur le « Blackface » en disant qu’il n’était pas raciste. Notre parti a appuyé le NPD pour avoir un comité de la sécurité publique sur le racisme systémique, etc. », décortique Yves-François Blanchet, considérant que ces accusations de racisme « créent un clivage déplorable ».

« J’ai toujours eu beaucoup de respect envers M. Singh mais ça va trop loin. On reconstruit les ponts et quand tu t’appelles le NPD dans la vie, des amis au Parlement, il n’en mouille pas. Pas sûr que ce soit de bonnes nouvelles pour Alexandre Boulerice (seul député du NPD au Québec). Il y a un décrochage avec le Québec qui est vraiment écoeuré de se faire traiter de raciste. On est peut-être la communauté dans l’ensemble canadien la plus accueillante et bonasse. Et c’est nous qui nous faisons systématiquement accusés d’être racistes », complète M. Blanchet sur le sujet.

ONU

Cette semaine, le Canada a subi un cuisant revers à l’ONU. Terminant derrière la Norvège et l’Irlande, le pays n’a pas été en mesure de s’attirer suffisamment de votes pour décrocher un siège au Conseil de sécurité des Nations unies.

« C’est par manque de crédibilité. Malgré les défauts du père Trudeau, il avait une crédibilité, une prestance, le fils n’a pas cet ascendant. Le prestige international du Canada est plutôt ordinaire. Ce n’est que le reflet d’une diplomatie internationale peu cohérente et peu crédible », conclut le député de Beloeil-Chambly.