Victime de sa popularité ?

CHAMBLY- Est-ce que le trajet d’autobus qui relie la ville de Chambly à Montréal est victime de sa popularité ? C’est ce que croit un usager qui estime que son trajet est allongé quotidiennement de 30 minutes d’attente.
Marco Duguay se rend à son travail à Montréal en autobus. Auparavant, le parcours entre sa maison et son emploi lui prenait en moyenne 45 minutes. Depuis le mois de septembre, le même trajet lui prend au moins 1 h 15, parfois plus. La différence est qu’il doit attendre jusqu’à 30 minutes avant de pouvoir prendre place à bord d’un autobus.
« D’habitude, il y a une augmentation en septembre. Ça dure une ou deux semaines et ça se calme, affirme le résidant de Chambly. Là, ça empire de semaine en semaine. »
M. Duguay explique qu’à Montréal à l’heure de pointe du soir la file est tellement longue qu’elle dépasse le tracé marqué au sol.
« Parfois, on se mêle avec la file d’une autre ville parce qu’on la croise, dit-il. On ne sait plus qui est dans quelle ligne. Ça crée des frictions pour rien. »
Le citoyen a remarqué que pour d’autres villes les usagers montent dans l’autobus à deux endroits, ce qui améliore la fluidité et réduit le temps d’attente. Il aimerait que ce soit le cas pour Chambly également.
« On doit attendre que le premier autobus soit plein et quitte pour pouvoir monter dans l’autre, mentionne-t-il. Si on pouvait entrer dans deux en même temps, la file d’attente diminuerait. Les autres villes n’attendent jamais comme nous. »
L’attente est aussi présente au stationnement incitatif de Chambly lors de l’heure de pointe du matin.

« Les autres villes n’attendent jamais comme nous. » – Marco Duguay, usager

L’usager craint l’arrivée de l’hiver et des journées très froides s’il doit attendre à l’extérieur.
« Avant on était capable d’attendre dans l’abribus, indique l’homme. Il était plein et il y avait une dizaine de personnes de plus. Là, on est une centaine à attendre. »

Plaintes

Selon M. Duguay, même des chauffeurs d’autobus ont noté l’augmentation de l’achalandage.
« Certains chauffeurs nous encouragent à faire des plaintes, indique M. Duguay. Ils disent qu’on a trop attendu, que ça n’a pas d’allure. »
L’usager soutient avoir fait des plaintes à Exo, l’organisme qui gère maintenant le transport en commun notamment sur la couronne sud de Montréal. Il ajoute ne pas avoir eu de suivi de leur part.
« On m’a seulement dit qu’il transférait ma plainte au transporteur (BLUS), mentionne-t-il. Je n’ai pas eu d’autres nouvelles par la suite. »
Élaine Arsenault, conseillère en relation média pour Exo, mentionne que l’organisme a reçu quatre plaintes à cet effet depuis la mi-août.

Conscient de la situation

Exo se dit conscient de la problématique vécue à Chambly. Il atteste que l’achalandage a augmenté de 4,1 % depuis l’année dernière. En septembre 2017, 3 329 usagers prenaient l’autobus quotidiennement entre Chambly et Montréal. Cette année, c’est 3465 personnes qui voyagent de la même manière.
Afin de tenter de réduire le temps d’attente, plusieurs départs sont prévus aux heures de pointe. Entre 6 h 30 et 8h, les autobus partent au cinq minutes. Entre 7 h et 7 h 20, il y a des départs au trois minutes. Les autobus ayant la plus grande capacité, soit 60 personnes, sont déployés à Chambly.
« Les infrastructures en place à Chambly et à Montréal sont utilisées au maximum de leur capacité, affirme Mme Arsenault. Ce serait difficile d’ajouter des fréquences. »
Elle ajoute qu’Exo est en train de réaliser des études approfondies de tout son réseau afin de trouver des solutions à long terme et de répondre aux besoins des usagers. Plusieurs pistes sont envisagées.

L’auto versus l’autobus

M. Duguay se questionne s’il n’optera pas pour l’auto plutôt que l’autobus à l’avenir. « Ça me prendrait le même temps avec le trafic et je serais plus confortable », soutient-il.
L’homme ajoute avoir entendu d’autres usagers avoir la même réflexion que lui.
 

EXO

Le Réseau de transport métropolitain (RTM) est devenu Exo. Il regroupe les services de train, d’autobus et de transport adapté de la région métropolitaine de Montréal, en particulier des couronnes nord et sud.
La Ville de Chambly n’a plus de droit de regard dans les décisions du transport en commun. Un seul représentant des Villes de la couronne sud siège au conseil d’administration d’Exo.
L’organisme indique sur son site que le nom Exo a été choisi parce qu’il est facile à prononcer et à retenir. Il évite aussi toute confusion avec les autres services de transport collectif.
L’organisme mentionne qu’Exo est un préfixe qui signifie « à l’extérieur de ».