Immobilier : vers un marché équilibré ?

Le troisième trimestre montre que la région de Chambly a contribué de façon significative à la hausse des transactions résidentielles dans le marché de la revente sur la Rive-Sud de Montréal.
Selon les statistiques de la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) établies d’après la base des données de Centris, la région comprenant Chambly, Saint-Mathias, Richelieu et Carignan, a enregistré une hausse de 18 %, deux points de plus que la moyenne de la Rive-Sud.
En entrevue, Paul Cardinal, directeur du Service Analyse du marché de la Fédération des chambres immobilière du Québec, explique l’augmentation par un contexte économique favorable avec une très forte création d’emplois, la confiance des consommateurs très élevée qui amène une proportion de gens à devenir propriétaires, l’amélioration du solde migratoire, et les taux d’intérêt qui demeurent attrayants.
Les promesses d’améliorer le transport sur la Rive-Sud, entre autres, le Réseau express métropolitain et le prolongement de la ligne jaune du métro contribuent à cette 17e hausse trimestrielle consécutive, note Paul Cardinal.

Vers un marché équilibré ?

Les chiffres montrent que l’unifamiliale a eu 16 % d’augmentation au cours des trois derniers mois et 6 % au cours des 12 derniers mois. Le nombre d’inscriptions d’unités à vendre connaît en revanche une baisse respectivement de 20 % et 12 %. La copropriété a enregistré une hausse de 5 % les 12 derniers mois et une baisse sur le plan du nombre d’unités à vendre, soit -22 %. Les délais de vente ont tendance eux aussi à être plus longs.

« On est déjà dans un marché de vendeurs pour les maisons unifamiliales et aussi dans la copropriété même s’il n’y a pas un très gros marché dans ce secteur. » – Paul Cardinal

Le marché de ces deux catégories se dirige-t-il vers une stabilité ? « Oui, dans la plupart des secteurs du grand Montréal, il y a des baisses au niveau des inscriptions, indique Paul Cardinal. Ce qui change, c’est le rapport de force entre les vendeurs et les acheteurs. On est déjà dans un marché de vendeurs pour les maisons unifamiliales et aussi dans la copropriété même s’il n’y a pas un très gros marché dans ce secteur. On était dans un marché d’acheteurs il y a quelques mois et là on bascule dans un marché qui est plus équilibré. Les nouvelles inscriptions stagnent, mais la demande continue d’être forte ».
Un marché de vendeurs pour l’unifamiliale qui se négocie jusqu’à 400 000 $. Au-delà de ce prix, c’est un marché d’acheteurs. Par ailleurs, le prix médian (qui indique que la moitié des transactions ont eu cours à un prix inférieur et l’autre moitié à un prix supérieur) pour l’unifamiliale est de 322 000 $ au cours des 12 derniers mois, soit une hausse de 6 % (15 % depuis 5 ans); celui du condo est 188 000 $, soit 1 %. Et depuis 5 ans, il a chuté de 3 %.
« C’est normal que le prix de l’unifamiliale soit en hausse plus rapidement vu que c’est un marché de vendeurs. Il y a quelques mois, on était dans un marché d’acheteurs et là on va dans un marché plus équilibré », analyse Paul Cardinal.

L’effet du simulateur de crise…

Ou le « stress test »  imposé par les banques afin de voir si l’acheteur a la capacité financière de payer si le taux d’intérêt augmente de façon significative. Ce moyen a-t-il contribué à réduire les ardeurs de certains acheteurs ? « L’effet a été moins important que ce que l’on pensait sur la demande et sur la question du premier acheteur qui était impacté par la mesure, observe le directeur. Quand il y a eu à l’automne 2016 le stress test pour les gens qui n’avaient pas un minimum de 20 %, finalement l’effet a été minime, car le prix de la propriété est moins cher au Québec que dans le reste du Canada, et parce qu’il y a moins de gens qui étaient à la limite de leur ratio d’endettement lorsqu’ils arrivaient pour se qualifier pour une hypothèque. »