Urgences en Montérégie : réorganisation gagnante

Les hôpitaux Charles-Le Moyne de Longueuil et du Haut-Richelieu à Saint-Jean ont amélioré la fluidité de leurs services d’urgences, engorgés depuis plusieurs mois. Chantal Boucher, directrice des soins infirmiers au Centre Intégré de Santé et Services Sociaux (CISSS) de Montérégie-Centre, explique la méthode employée.

L’équipe STAT (Soutien, Transformation Accès, Terrain) a visité les urgences des hôpitaux québécois afin de constater les progrès dans la fluidité du trafic dans les urgences des hôpitaux québécois. En moyenne, un patient attend cinq heures. Dans son rapport daté du début du mois de mars, elle souligne le « bon coup » des hôpitaux Charles-Le Moyne de Longueuil et du Haut-Richelieu à Saint-Jean.

Chantal Boucher, directrice des soins infirmiers au CISSS de Montérégie-Centre, est à l’origine d’une solution qui a permis de désengorger le service d’urgence des deux hôpitaux de la région. « Nous nous sommes concentrés sur les soins ambulatoires (lorsqu’un patient reste moins de 12 heures à l’hôpital, NDLR). On a revu l’offre de service afin de s’ajuster. Cela passe par une coordination du matériel, des salles et du planning des examens nécessaires selon l’urgence des patients. »

Pour instaurer sa solution, Chantal Boucher a souhaité intervenir en amont par rapport à l’attente aux urgences. « Nous avons orienté des patients vers des médecins extérieurs au service d’urgence lorsque c’était possible. On a augmenté aussi nos heures d’ouverture, et ce sept jours sur sept. Nous avons créé un corridor de priorité de diagnostique afin que le patient puisse être traité comme un hospitalisé mais avec la possibilité de rentrer chez lui de façon sécuritaire par la suite. » En aval, le service s’assure que l’occupation des lits est maximisée après les interventions. « Nous avons souffert d’une suppression d’une unité de 38 lits durant la pandémie à cause de la pénurie de main-d’oeuvre, poursuit la directrice. Nous avons donc pu travailler avec un plateau de diagnostique afin de libérer les places. Tout cela s’est mis graduellement en place et nous sommes désormais confortables avec celui-ci. On s’est même amélioré malgré moins de lits. »

Cette épreuve pourrait bien fournir de nouvelles pistes d’organisation pour l’hôpital lors de temps plus calmes. « Nous sommes en amélioration continue, conclut Chantal Boucher. On essaie constamment de voir comment mieux travailler tout en garantissant l’accès et la sécurité pour tous. »