Une visibilité encore à établir pour l’Association de crosse de Chambly
La crosse continue à se développer à Chambly. Toutefois, ce sport physique peine à jouir de la visibilité dont il souhaite.
« La difficulté, c’est de faire connaître le sport », identifie Jeffrey Hébert, directeur de l’Association de crosse à Chambly et directeur technique. Un coup de pouce est toutefois attendu en ce sens, alors que la discipline fera son apparition aux Jeux olympiques de 2028. « C’est un pas dans la bonne direction », soutient le directeur de l’association.
Les équipes de Chambly affrontent principalement Longueuil et Varennes. M. Hébert mentionne que ces villes vivent les mêmes enjeux en matière de développement. « D’autres villes commencent des programmes et on a de plus en plus de jeunes globalement, mais c’est un travail en continu », convient-il.
À Montréal, il n’y a pas d’équipe professionnelle dans la National Lacrosse League (NLL). La NLL a sorti, fin 2023, un nouveau programme qui se nomme UnBOXed. L’initiative se veut une campagne conçue pour faire connaître le jeu à un plus grand nombre de jeunes dans les multiples communautés à travers l’Amérique du Nord. La démarche permet entre autres l’accès à de l’équipement ainsi qu’à des cours techniques. « Tout ce qui aidera à la visibilité dans la région, on en est contents », dit M. Hébert.
Les parties locales de l’association chamblyenne se déroulent au Centre sportif Robert-Lebel. Jeffrey Hébert ajoute que la Ville de Chambly y met aussi du sien. La Municipalité contribue notamment à la publicité de l’organisation, qui a aussi travaillé avec la Ville en offrant une activité lors de la période de relâche. Elle entend avoir son kiosque lors d’événements municipaux.
Un sport de contact
La crosse professionnelle n’est pas un sport pour les doux. Les points de contact, ainsi que des segments rudes, font partie des échanges entre adversaires. Est-ce que cela peut rendre hésitant un parent à inscrire son enfant? « Les gens ont cette vision du sport, mais il a beaucoup changé dans les dernières années, comme au hockey », compare-t-il.
Quand Jeffrey Hébert a débuté, la crosse était un sport de plein contact à tous les groupes d’âge.
« Aujourd’hui, c’est un contact modifié jusqu’à M15 », fait-il remarquer. Il souligne que c’est là où l’aspect technique prend de l’importance. « Il faut apprendre à comment bien recevoir une mise en échec et comment bien la donner », établit-il.
Un départ ralenti
La COVID-19 a ralenti l’installation de l’Association de crosse à Chambly, qui a entamé ses activités en 2021. Depuis 2022, l’organisation tente de faire sa place tant bien que mal.
Un peu plus d’une vingtaine de jeunes étaient alors comptabilisés. L’an dernier, en 2023, c’est un bond significatif qu’a connu l’association, alors que plus de 50 jeunes se sont inscrits. Cette année, pendant que la période d’inscriptions bat son plein, plus d’une trentaine de jeunes sont déjà officiellement engagés pour la campagne à venir.
Les chiffres de 2023 ont permis à quatre équipes de différentes catégories de s’exprimer sur la surface de jeu : M9, incluant du M7, M11, M13 et M15 ont chacune eu leur formation. Plus de la moitié des jeunes viennent de Chambly. Jeffrey Hébert met en reflet que quelques filles font partie des équipes. « On travaille pour augmenter le nombre de filles dans les inscriptions. On réfléchit à comment avoir une ligue exclusivement féminine. Pour l’instant, les inscriptions sont trop faibles, mais oui, on a des filles et elles sont très bonnes », exprime avec le sourire M. Hébert. Aux Jeux du Canada, des équipes féminines représentent d’ailleurs le sport.
Développement en continu
Parmi le groupe d’entraîneurs bénévoles, Jeffrey Hébert est le seul avec une expérience notable à la crosse. L’association en est à sa quatrième année d’existence. Le sportif dénote une évolution à l’interne.
« Les coachs sont de plus en plus à l’aise. Notre croissance organique est très bien, en ce sens que plus on a de jeunes, plus il y a de personnes qui peuvent aider à bien apprendre. On y va de la bonne façon », estime M. Hébert.
De la crosse et du voyagement
Jeffrey Hébert s’est promené plus souvent qu’à son tour. La crosse est dans la vie de l’homme de 33 ans depuis environ 25 ans. Natif de Saint-Jean-sur-Richelieu, il a déménagé dès sa première année de vie, à Cornwall, en Ontario. C’est là qu’il a débuté le sport à partir de l’âge de 9 ans et qu’il y a fait son mineur. Il a ensuite vécu son junior sur le territoire de la réserve d’Akwesasne et son collégial à l’Université Trinity à Hartford, Connecticut. Il a joué du senior, encore à Akwesasne, où il a remporté la coupe du Président. Toujours dans cette même ligue senior, il a joué une année au Vermont.
S’il a accroché la crosse pour poursuivre sa carrière personnelle, ce n’est pas le cas en matière d’entraînement. Outre les formations de Chambly, Jeffrey Hébert offre aussi son savoir-faire aux équipes provinciales, notamment pour les Jeux du Canada, qui ont eu lieu en 2022 en Ontario, et pour les Championnats nationaux de Crosse Canada en 2023, en Saskatchewan.