La situation de l’odeur à Chambly prise au sérieux

Depuis un certain temps, les résidants de Chambly sont incommodés par une odeur désagréable provenant de la station d’épuration des eaux. La Ville affirme être bien au fait de la situation et travaille à trouver une solution.

Des citoyens ont d’ailleurs écrit au journal, déplorant que l’odeur était toujours aussi présente depuis des semaines. « Les résidents qui demeurent près de la station ne peuvent pas ouvrir leurs fenêtres et profiter de leurs cour et piscine, ou même prendre un repas dehors à cause de l’odeur », indique une Chamblyenne.

Jean-François Auclair, directeur général par intérim de la Ville de Chambly, affirme que c’est la première fois que cette problématique est aussi présente. « Les citoyens ont raison, ce n’est pas agréable. C’est un dossier sur lequel l’administration travaille chaque jour afin de trouver une solution », assure-t-il.

Le directeur général par intérim mentionne que différents facteurs expliquent la présence d’odeur dans la municipalité. Les odeurs sont attribuables à la présence de boue dans les étangs aérés de la station d’épuration des eaux.

Les deux canicules ont provoqué un assèchement des bassins, découvrant par le fait même ces boues. La pluie des derniers jours pourrait aider. Cependant, il y a fort à parier que d’autres périodes de canicule séviront au cours de l’été.

La hausse du télétravail a entraîné une surcharge des égouts. « Il y a 70 % plus de rejet à l’usine d’épuration en avril et mai qu’à pareille date dans le passé », souligne M. Auclair. Cela a aussi fait augmenter la quantité de boue.

« Les citoyens ont raison, ce n’est pas agréable. C’est un dossier sur lequel l’administration travaille chaque jour afin de trouver une solution. » – Jean-François Auclair

Ensuite, il y a eu des bris d’équipement. En raison de la pandémie, l’approvisionnement pour changer les pièces a été plus difficile. Sur son site, la Ville spécifie que « certains aérateurs ne fonctionnaient plus. Ces appareils sont essentiels au processus d’oxygénation afin de traiter les eaux usées ».

M. Auclair précise que Chambly n’est pas la seule ville du Québec à vivre cette situation particulière cette année.

Solutions

La Ville étudie et teste différentes solutions afin d’enrayer le problème. « Ce sera fait rapidement, assure le directeur général par intérim. On ne veut pas que ça sente tout l’été. »

Récemment, un produit chimique a été appliqué sur l’ensemble des étangs aérés. Cependant, ça n’a fonctionné que pour quelques jours. Les odeurs sont revenues. Un brumisateur a été installé le 30 juin. Il « permettra de produire une fine bruine volatile qui se transportera et se mélangera avec l’air vicié ». Cette mesure permettrait de réduire les odeurs à la hauteur de 50 %.

La Ville a également lancé un appel d’offres afin d’introduire une bactérie qui digère les boues dans les étangs, ce qui enlève les odeurs. Cette solution a été utilisée dans d’autres municipalités. Cependant, ce procédé pourra être mis en place seulement à la fin juillet ou au cours du mois d’août.

D’autres solutions doivent attendre l’autorisation du conseil municipal, par résolution. L’assemblée est prévue le 7 juillet.

La Ville précise également « qu’une firme est déjà mandatée pour revoir le système d’assainissement des eaux usées, qui a été conçu il y a 30 ans. Le système d’aération, conçu dans les années 1990, doit être mis à jour afin que le pourcentage d’oxygène soit optimisé selon les contraintes actuelles et adapté au fait qu’il y a moins d’eau dans le réseau sanitaire ».

Dédommagement

« Comme nous ne pouvons pas profiter pleinement de notre terrain, je crois fortement que la ville devrait donner une réduction ou crédit des taxes foncières à tous ceux comme moi qui sont touchés par ces odeurs », soutient une des résidentes qui a joint le Journal.

M. Auclair mentionne qu’il serait difficile de quantifier le dérangement pour émettre un crédit de taxes. La situation varie selon la direction des vents.

La Ville précise que « ces odeurs ne comportent aucun danger pour la population ni risque pour la santé. Toutes les semaines, la Ville mesure la présence du sulfure d’hydrogène selon les normes de la CNESST ».