Une seconde vie pour les sapins de Noël

Les sapins naturels de Noël ont été dénudés de leurs décorations et, pour la plupart, reposent sur le bord de la rue en attente d’être collectés. Mais il est aussi possible de les offrir à des animaux.

C’est ce que font Marlène Dagenais et son conjoint, un couple de Sainte-Angèle-de-Monnoir, qui les offrent à leurs chèvres. « On avait lu que les sapins étaient un vermifuge naturel pour les chèvres. On a confirmé l’information auprès de notre vétérinaire », explique Marlène Dagenais, qui possède avec son conjoint une fermette depuis quatre ans.

Elle ajoute que « les chèvres sont curieuses et ont besoin de grignoter ». Les sapins leur permettent donc de grignoter autre chose que les murs. Ils agissent aussi tel un stimulant pour elles.

L’an passé, le couple, qui a sept chèvres incluant un bouc, a donc donné son sapin aux animaux. Cette année, la dame a fait un appel à tous auprès des concitoyens afin de récupérer leurs sapins également. « On est dans le zéro déchet. Je voyais ces sapins se retrouver à la poubelle. C’est ce qui m’a décidée à demander au voisinage », raconte-t-elle.

La réponse a été bonne et elle en a récolté quelques-uns. « Ça sent bon dans la grange », s’exclame-t-elle.

Pour les chèvres, ces conifères représentent une gâterie. « Elles mangent ça vite. En un après-midi, tout est mangé », indique Mme Dagenais. Celle qui est enseignante dans une école primaire récupère également les cœurs de pomme et autres restants de fruits qu’elle leur offre en plus du foin et de la moulée.

Son histoire avec les animaux a commencé avec l’achat de la fermette. Elle et son conjoint ont ensuite acheté deux chèvres. Depuis, le troupeau s’est agrandi; s’y sont joints entre autres un cheval, des oies et des alpagas. « On ne connaissait rien au début », avoue-t-elle. Aujourd’hui, le couple cultive son propre foin bio pour nourir ses animaux.

« Elles mangent ça vite. En un après-midi, tout est mangé. » – Marlène Dagenais

Pour les oiseaux

De son côté, Conservation de la nature Canada (CNC), un organisme sans but lucratif, encourage les citoyens à ne pas jeter leurs arbres. Il recommande de les laisser dans la cour arrière. On suggère de poser le sapin près d’un autre arbre, contre une clôture ou simplement à même le sol. Ce geste aura des bienfaits pour les animaux sauvages qui y vivent, selon Dan Kraus, biologiste à CNC.

« Les conifères fournissent de précieux abris où les oiseaux peuvent se reposer lorsqu’ils visitent votre mangeoire, dit-il par voie de communiqué. De plus, en laissant votre arbre dans le jardin durant l’été, il continuera à offrir un refuge pour la faune et enrichira même le sol en se décomposant. »

Il ajoute qu’au printemps, l’arbre aura perdu la plupart de ses aiguilles. À l’été, il pourra devenir « un habitat naturel, protégera les fleurs sauvages, retiendra l’humidité et contribuera à enrichir le sol, comme le font les branches et les arbres morts dans la forêt. Les crapauds pourront se réfugier sous le tronc, et des insectes, parmi lesquels des pollinisateurs comme l’abeille charpentière, pourront s’y creuser un abri ».

Il précise que les sapins et les épinettes sont « très peu résistants à la pourriture et se dégradent rapidement lorsqu’ils sont exposés aux éléments ». Ainsi, à l’automne, les branches et le tronc auront commencé à retourner à la terre. « Plus les branches coupées et le tronc sont en contact avec le sol, plus vite ils se décomposent. »

Le jardinier paresseux propose quant à lui de le transformer en tuteur pour les plants grimpants dans le jardin.

Dans les MRC et les villes

Chaque année, les villes et les MRC invitent les citoyens à se départir de leur sapin de Noël et en effectuent la collecte.

Bon an mal an, douze tonnes de sapins sont récupérées dans la MRC de Rouville, qui regroupe huit villes. C’est la compagnie Enviro Connexions qui a le mandat de les ramasser. Les conifères sont transformés en copeaux pour en faire du compost. À Chambly, on indique que les sapins recueillis seront déchiquetés en copeaux et utilisés par l’équipe d’horticulture de la Ville ou mis à la disposition des citoyens.

Pour les villes de la MRC de Rouville, la collecte est prévue le 17 janvier. À Chambly et à Carignan, la collecte a déjà eu lieu.