Potagers en façade : une présence timide

Elles sont très peu nombreuses les municipalités qui permettent des potagers en façade. Carignan, Richelieu Sainte-Angèle, et Rougemont, elles, ont dit oui. (NDLR l’information sur Rougemont ne figurait pas dans l’édition papier de cet article)
« Je ne vois pas pourquoi ce serait interdit », se demande le maire de Carignan Patrick Marquès qui ajoute toutefois que le comité consultatif en développement durable devra se pencher sur le sujet.
L’hôtel de ville de Carignan, a poursuivi le maire, a en façade des plantes de framboises, de bleuets et des fines herbes.
Elaine Magnan, directrice des communications, précise qu’« il n’y a rien dans le règlement actuel qui empêche l’aménagement de potager ou d’espaces paysagers en façade des demeures carignanoises. Seule contrainte, il doit y avoir un minimum de 30 % d’espaces verts. »

« Je ne vois pas pourquoi ce serait interdit. » – Le maire Patrick Marquès

Du côté de Chambly, la réglementation indique que « les potagers ne sont autorisés que dans les marges et les cours latérales, la marge et la cour arrière ». La Ville de Chambly devait revoir sa réglementation dans son plan d’urbanisme qui a été rejeté. L’idée était de permettre les potagers en cour avant (page 43).

À Richelieu, Sainte-Angèle et Rougemont

À Sainte-Angèle-de-Monnoir, la réglementation permet d’avoir en façade du gazon et/ou de plantes, soit 50 % minimum de la cour avant pour une propriété résidentielle ou 20 % minimum de la cour avant pour une propriété commerciale, industrielle ou publique. « Potager, plantes comestibles, arbustes sont donc permis, souligne Maryse Robidas, responsable des services techniques, urbanisme et environnement. De plus, aucun permis n’est requis pour remplacer le gazon par un potager. »
Du côté de Richelieu, Julien Gauthier, inspecteur, service d’urbanisme signale que la municipalité a pris les devants en 2015 lorsqu’un couple de Drummondville tentait de garder son potager en façade. Un règlement a ouvert la voie aux « potagers et jardins comestibles à condition de respecter une distance minimale de un mètre de toute ligne de propriété. Les plantes et structures accessoires (p. ex. supports) ne doivent pas dépasser un mètre de hauteur. »
La municipalité de Rougemont autorise les « plantations » dans la cour avant, peut-on lire dans sa réglementation. Jean-Daniel Gilbert, inspecteur principal note « le sens large » de la définition et rappelle, à juste titre, l’existence de propriétés qui ont des pommiers.

Cultiver ou non son jardin

À Saint-Mathias, les potagers sont autorisés « en cour avant secondaire, mais uniquement s’ils sont implantés derrière une haie ou une clôture continue d’une hauteur minimale de 1,2 m », peut-on lire dans la réglementation.
À Marieville comme à Saint-Césaire, les potagers sont permis en cours latérale et arrière. « Les gens ont différentes options en terme horticole ou d’ornementation, mentionne Jonathan Massicotte, responsable au service d’urbanisme à Saint-Césaire. Le spectre est très large. »
Jonathan Massicotte évoque les conditions hivernales pour dire que les façades des résidences reçoivent du sel et du sable, ce qui ne rend pas pratique un aménagement de plantes comestibles et d’ajouter : « c’est séduisant pour l’esprit, mais en pratique, l’idée n’est pas fameuse ».

Un potager à la fois ?

L’agriculture urbaine commence timidement à entrer dans les mœurs. On en parle lorsque des citoyens prennent des initiatives qui vont parfois à l’encontre de la réglementation municipale.
Il y a un an, un couple a pu convaincre les élus de Drummondville de lui permettre de conserver son potager en façade, et ce, toutefois après cinq ans de bras de fer avec la municipalité.
L’exemple de Drummondville s’est transporté à Québec où un autre couple tente lui aussi de garder son potager. La Ville n’a pas ouvert la porte jusqu’à présent à cet aménagement.
Robert Proulx, président de la Société d’horticulture et d’écologie de Chambly mentionnait au journal avoir organisé une rencontre à ce sujet. Parmi la soixantaine de personnes présentes, deux seulement ont manifesté un intérêt. Le président dit avoir noté des commentaires relatifs, entre autres, au risque que des gens soient négligents quant à l’état de l’aménagement.