Une intolérance qui se meut

Bien que, socialement, il semble y avoir une plus grande tolérance envers la communauté LGBT+, c’est une voie ornée de ronces qu’a tracée derrière elle une génération qui ne demandait qu’à avoir le droit d’être.

MerlinFournier-Jean est un Chamblyen de 28 ans d’orientation homosexuelle. « Quand j’étais au secondaire, ce n’était pas la même génération qu’aujourd’hui. Il se passait des choses qui ne se passent plus maintenant. Je n’ai pas vécu de violence physique, mais l’intimidation était présente », relate Merlin Fournier-Jean, qui est allé à l’école secondaire de Marieville et qui terminait, d’ailleurs, un contrat à titre d’enseignant en français dans un collège privé.

 

« C’est un enjeu général en ce sens que la peur de la différence est toujours présente. » – Merlin Fournier-Jean

Des services, pour des adolescents comme Merlin Fournier-Jean, il n’en pleuvait pas dix ans plus tôt. « En partant, on en parlait beaucoup moins, de l’homosexualité, compare l’homme qui s’exprime en connaissance de cause, ayant vécu les deux réalités temporelles. Auparavant, c’était considéré comme marginal. On en parlait à mots couverts. Il y avait quelques ressources, mais peu visibles. Probablement que ces ressources m’auraient servi, car ça m’a pris beaucoup de temps à trouver une figure modèle à qui m’identifier. Dans ce temps-là, il y a seulement dix ans, l’homosexuel était encore considéré comme une bébitte. En une décennie, les choses ont changé à la vitesse grand V », remarque l’enseignant.

Une intolérance qui s’est déplacée

La société se dit plus tolérante, plus ouverte. Merlin Fournier-Jean nuance ce propos. « Oui, la société est plus ouverte à l’homosexualité. J’ai toutefois toujours été fasciné que des gens ne faisant pas partie de la communauté LGBTQ voulaient légiférer sur le sujet. Et j’ai souvent entendu ‘’Toi, t’es gai, ça, c’est correct. Au moins, t’es pas trans’’. Et je ne peux m’empêcher de me demander en quoi l’identification de genre ou l’orientation sexuelle d’autrui a à faire avec ton existence. Je crois que cet aspect n’a pas encore changé. Je pense également que c’est un enjeu qui n’est pas propre à la communauté. C’est un enjeu général en ce sens que la peur de la différence est toujours présente. Elle ne fait que se déplacer », conclut le Chamblyen.

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