Une Halloween sans déchets

L’Halloween génère son lot de déchets, notamment en raison des friandises emballées individuellement, des costumes portés une seule fois et des décorations. Majyrel Charron-Therrien et sa famille tentent de les réduire au maximum.

Cette fervente du zéro déchet depuis plusieurs années a expliqué au Journal comment passer une belle soirée de festivités sans produire trop de détritus. « C’est possible de faire une Halloween tout aussi agréable en consommant peu de déchets », dit-elle. Par contre, elle conçoit qu’il est impossible de ne générer aucun déchet en participant à la fête.

Cette Chamblyenne et son conjoint n’empêchent pas leurs trois enfants de passer de maison en maison pour récolter des bonbons. Ils tâchent de réduire leur empreinte autrement. D’abord, Mme Charron-Therrien recommande de passer l’Halloween à pied dans son quartier et de ne pas utiliser sa voiture.

Les décorations

« On essaie d’être minimalistes dans nos décorations. Beaucoup m’ont été données. J’ai surtout des lumières et des citrouilles. Je n’achète pas de décorations en plastique », indique-t-elle.

Avec ses enfants, elle peinture l’extérieur des citrouilles plutôt que de les vider et d’y découper des formes. « Quand on les vide, la chair sèche. Après l’Halloween, je cuisine la chair. J’ai même déjà fait un appel à tous pour récupérer leurs citrouilles et les cuisiner parce que la majorité des gens les jettent après », raconte Mme Charron-Therrien.

« C’est possible de faire une Halloween tout aussi agréable en consommant peu de déchets » – Majyrel Charron-Therrien

Se costumer seconde main

Pour les costumes, ils achètent en friperie ou utilisent ceux qu’ils ont déjà. « On peut trouver facilement des costumes usagés en bon état. Souvent, les personnes l’achètent et il n’est porté qu’une fois. Les enfants grandissent », mentionne-t-elle.

Des déguisements lui viennent aussi de son enfance. « Ma mère fabriquait nos costumes quand on était petits. Je les ai gardés », raconte la résidente de Chambly.

Cette année, une de ses filles devrait se costumer en princesse, un déguisement récupéré de l’an dernier, son autre fille en chien, un costume de son enfance, et finalement, son garçon sera en Harry Potter, habillement dont les éléments ont été trouvés dans une friperie.

Les bonbons à donner

Afin de faire un compromis sur ce qu’elle donne, elle a opté pour des friandises en boîte, telles cigarettes Popeye ou Smarties, qui peuvent être recyclées. Elle suggère également de ne pas emballer ses bonbons dans un sac. « C’est moins de trouble sans sac et on ne consomme pas un emballage en plus de celui des bonbons », affirme-t-elle.

Mme Charron-Therrien a évalué différentes possibilités pour offrir des gâteries qui généraient moins de déchets.

« On m’avait donné l’idée d’offrir des clémentines sur lesquelles on dessine une citrouille. Après avoir parlé avec différentes personnes, celles-ci n’étaient pas certaines qu’elles laisseraient leur enfant les manger. Si ça se retrouve à la poubelle, ce n’est pas mieux! », soutient la mère de famille.

Des aliments cuisinés à la maison entraînent le même dilemme. « Il y a plein de choses qu’on peut cuisiner à la maison qui font moins de déchets. Mais je comprends qu’il peut y avoir la crainte que les gens aient mis quelque chose dedans », indique-t-elle.

Des trucs pour une Halloween plus écologique

Équiterre suggère différentes options pour une Halloween responsable. L’organisme conseille d’illuminer ses citrouilles avec des chandelles de cire d’abeille ou de soja. Elles sont moins polluantes que les chandelles traditionnelles à base de pétrole.

Il propose de créer ses propres luminaires en sacs de papier pour illuminer son entrée. Il suffit de colorier la silhouette d’un fantôme ou d’un autre personnage sur un sac en papier, de le remplir avec un peu de sable pour le lester et de placer une bougie à pile dans le sable. Le lendemain, il suffit d’enlever la bougie à pile, de vider le sable dans un bac conçu à cet effet et de recycler le sac ou de le mettre de côté pour l’année suivante.

Les citoyens peuvent aussi utiliser un vieux drap, une serviette ou des chiffons pour faire un fantôme. Équiterre recommande également de récupérer les ornements d’année en année.

L’organisme suggère quelques trucs pour réutiliser les restes de la citrouille : la cuisiner, rôtir ses graines et composter les restes.

De plus, il recommande de donner des bonbons fabriqués au Québec à base de sirop d’érable ou de miel, par exemple. Il propose aussi d’opter pour de plus grands formats afin de générer moins de déchets. « Donner un format de 50 grammes n’est pas moins généreux qu’un autre de 5 ou 10 grammes, mais la réduction de déchets qui en découle est importante. »

Pour les costumes, il conseille d’en louer, de les fabriquer ou d’organiser un échange de déguisements.

Lors de la récolte, Équiterre mentionne de faire le porte-à-porte à pied et d’utiliser une taie d’oreiller ou un sac réutilisable.