Une formation pour éviter le pire au camp de jour
Les moniteurs de camp de jour reçoivent plusieurs heures de formation afin de faire face à toutes sortes de situations, dont celle survenue à la fin juillet alors qu’un autobus a pris feu lors d’une sortie.
Le 22 juillet, alors que des jeunes d’un camp de jour de la ville de Brossard se rendaient à la plage d’Oka, un des autobus a pris feu après être entré en collision avec un autre autocar sur l’autoroute 640, direction ouest, à Saint-Eustache. Ce genre d’événement est plutôt rare.
Aucune formation spécifique à ce type d’incident n’est offerte aux moniteurs. Par contre, au cours de la quarantaine d’heures de formation reçue, ils voient différents aspects de sécurité. « On répète souvent les notions de sécurité et on leur dit de garder leur calme. On ne parle pas toujours du pire. Deux autobus qui prennent en feu sur une autoroute, on n’en parle pas, c’est tellement rare. On donne l’information de base. J’espère que nos moniteurs auraient fait la même chose que ceux de Brossard », mentionne Julie Paquette, régisseuse culturelle et communautaire à la Ville de Marieville.
Les sorties en autobus, et même parfois à pied, sont une réalité pour les camps de la région. Ils effectuent en moyenne une sortie à l’extérieur par semaine. À Chambly, un camp spécialisé du voyageur est offert et les participants réalisent une sortie par jour.
« À la suite de l’accident, on a fait un rappel aux moniteurs sur l’importance des procédures de sécurité et de bien suivre les règles. On constatait l’évidence que ça peut arriver même si c’est très rare » indique Anouk Leblanc-Drouin, régisseuse communautaire et jeunesse au Service des loisirs de la Ville de Chambly.
Pour le moment, aucun changement n’est prévu dans les formations à la suite de cet événement. Cependant, les personnes interrogées ont soutenu qu’elles surveilleront si des recommandations découlent de cet incident et les appliqueront.
« À la suite de l’accident, on a fait un rappel aux moniteurs sur l’importance des procédures de sécurité et de bien suivre les règles. On constatait l’évidence que ça peut arriver même si c’est très rare. » – Anouk Leblanc-Drouin
Responsabilités du chauffeur
Les villes ont indiqué que lors de sorties en autobus, les chauffeurs ont une part de responsabilités pour assurer la sécurité. Ces derniers reçoivent, en plus des formations pour conduire un autobus, des formations sur le plan de la sécurité en cas d’accident.
« La sécurité est partagée, souligne Mme Leblanc-Drouin. Le chauffeur donne des procédures. Les moniteurs suivent les consignes, s’assurent que les enfants sont tous sortis et donnent les premiers soins si nécessaire. » « Les chauffeurs sont maîtres à bord et donnent les consignes que les moniteurs suivent », mentionne également Isabelle François, directrice générale de la Ville de Saint-Césaire.
Le dénombrement
Un élément important lors des sorties est le dénombrement des jeunes. « On veut que ce soit un automatisme de les compter régulièrement », souligne Mme Paquette.
Les villes expliquent que lors de sorties, les jeunes sont comptés à l’embarquement de l’autobus, à l’intérieur ainsi que lorsqu’ils en sortent. Ensuite, ils le sont régulièrement dans la journée. De plus, ils sont dénombrés lors du retour dans l’autobus.
Par ailleurs, les moniteurs sont assis de manière stratégique à l’avant, à l’arrière et au milieu. Des coordonnateurs de camp accompagnent aussi le groupe. La liste des coordonnées des parents est également conservée tout près en cas d’incident.
Les municipalités ont indiqué n’avoir jamais vécu d’incident majeur. « On n’a jamais eu à tester les mesures de sécurité et on souhaite ne jamais le vivre », souligne Mme François.
DAFA
Plusieurs camps de jour sont accrédités par l’Association des camps de jour du Québec (ACQ). Cette dernière demande que tous les moniteurs et les accompagnateurs d’enfants à besoins particuliers détiennent une certification DAFA (diplôme d’aptitude aux fonctions d’animateur) pour exercer leur métier estival.
Chloé Melançon-Beauséjour, de l’ACQ, mentionne que la formation de 40 heures pour les nouveaux comprend au moins 4 heures sur la sécurité. Pour les anciens moniteurs, la formation est de 17 heures, dont au moins 2 heures sont consacrées à la sécurité. « Le contenu est à la discrétion des camps selon les risques du milieu. On ne donne pas de contenu spécifique, mais de grandes lignes à respecter comme avoir un plan d’évacuation, des mesures d’urgence et l’équipement », dit-elle.
Les moniteurs reçoivent notamment une formation en RCR, en premiers soins et prennent part à des exercices en cas d’incendie.
Lors d’un événement comme celui survenu le 22 juillet, Mme Melançon-Beauséjour souligne que « les consignes de base pour les moniteurs sont d’effectuer le dénombrement, de garder les jeunes en groupe, de minimiser la peur et de montrer que les adultes sont en contrôle ».