Une formation concrète pour des pompiers

Les pompiers de Richelieu, Marieville et Saint-Mathias-sur-Richelieu ont pu s’exercer dans une maison de Richelieu avant de l’incendier.
Avant d’y mettre le brasier, les pompiers ont fait des exercices. Ils ont ainsi mis en pratique certaines notions apprises lors de formations spécialisées qu’ils ont suivies récemment. « On pratique plus souvent avec des simulations. Quand on peut le vivre en réalité, c’est un gros plus », soutient Martin Gougeon, directeur du Service d’incendie de Richelieu.
Tous les pompiers du Service d’incendie de Richelieu étaient présents, ainsi que quelques-uns de Marieville et de Saint-Mathias. Au total, ils étaient une quarantaine de pompiers. M. Gougeon indique que les pompiers de la MRC de Rouville utilisent les mêmes techniques et travaillent souvent ensemble. Lorsque la maison brûlait, ils se sont assurés de ne pas causer de dommages aux éléments environnants.
Les propriétaires de la résidence, située dans le rang de la Savane, ont fait brûler leur demeure dans le but d’en reconstruire une neuve au même endroit. « Au début, on envisageait de la démolir, indique la propriétaire. Je me suis souvenue que les pompiers avaient brûlé une maison dans notre rang, il y a quelques années. On les a appelés pour voir comment ça fonctionnait. »
Les pompiers se sont rendus chez eux afin d’évaluer la possibilité de le faire. « Ça dépend où est située la maison. Il ne faut pas qu’il y ait de risques de propagation chez les voisins », précise M. Gougeon. Dans ce cas-ci, les voisins étaient éloignés.
Les propriétaires ont dû faire certaines démarches avant de pouvoir faire brûler leur demeure. Ils ont d’abord obtenu l’autorisation de la Ville, mais aussi celle de la Commission de protection du territoire agricole du Québec, puisque la maison est sur un terrain zoné agricole. Les pompiers avaient aussi besoin de la confirmation que les créanciers étaient payés. La maison n’était plus assurée. Des papiers ont aussi été signés entre les pompiers et les propriétaires afin de décharger tout le monde de responsabilités et ainsi éviter une possible poursuite.

« On pratique plus souvent avec des simulations. Quand on peut le vivre en réalité, c’est un gros plus. » – Martin Gougeon

Environnement

Afin que le bâtiment en flammes ne rejette pas de fumée toxique, certaines règles doivent être respectées. « Les normes environnementales sont élevées. Il y a beaucoup de règles à respecter », mentionne le directeur des incendies.
Les propriétaires soulignent que les pompiers leur ont fait des recommandations afin que ce soit le plus écologique possible. La maison a été vidée de son contenu comme les portes, les calorifères, les luminaires et tous les meubles. Ils avaient initialement voulu laisser un meuble fait de mélamine, mais ils ont dû le sortir.
La toiture était faite de tôle. Si elle avait été composée de bardeaux, ils auraient été dans l’obligation de l’enlever. D’ailleurs, la tôle du toit a été envoyée à une entreprise qui recycle ce type de matériel.
L’intérieur était en bois. « Il n’y avait pas de matériaux en goudron ou en plastique qui causent des fumées toxiques. Il n’y avait aucun produit pétrolier. S’il y en avait eu, il aurait fallu les enlever », explique M. Gougeon.

Avantages

Pour les propriétaires, cette procédure était avantageuse. Les coûts étaient moindres que de la faire démolir. Il y avait moins de résidus à la fin, ce qui a accéléré le nettoyage de l’endroit. Ce faisant, la quantité de déchets à laisser au dépotoir a également diminué.
Autant les pompiers que les propriétaires sont satisfaits du résultat. « On était nerveux, on ne savait pas exactement comment ça allait se passer. C’était plus gros qu’on pensait, soulignent les propriétaires. Ça s’est bien passé. La maison s’est effondrée comme ils nous l’avaient décrit (à l’intérieur de la fondation). Il n’y a pas eu d’accident ni de débris ailleurs. »
Du côté des pompiers, M. Gougeon affirme qu’ils ont réussi à revoir toutes les simulations qu’ils souhaitaient avant de laisser les flammes envahir le bâtiment.
« Avoir une maison et voir réellement les effets d’un incendie, c’est quelque chose qui n’arrive pas souvent », dit-il.