Planche à pagaie

Une fin tragique évitée

Le Chamblyen Ouadie Benamoune a été témoin d’un incident de planche à pagaie qui aurait pu coûter la vie à un couple dans les rapides du bassin de Chambly.

Ouadie Benamoune s’offrait une « petite partie de pêche » derrière le fort Chambly. Il a vu un couple en planche à pagaie, stagné dans les rapides, incapable de sortir de la zone houleuse. « Emportée par le courant, la dame est tombée dans l’eau et a commencé à paniquer et à crier », rapporte M. Benamoune, qui a alors tenté d’établir le contact avec le couple du bord de l’eau.

D’autre témoins se sont joints à Ouadie Benamoune. À ce moment, il a lâché sa canne à pêche et s’est demandé s’il devrait entrer dans l’eau afin de porter secours. « Il y avait beaucoup de vent et de courant, cette journée-là », constate M. Benamoune.

L’homme du couple, jusque-là toujours sur sa planche à pagaie, est tombé à l’eau à son tour. Il a finalement su se tirer de l’eau tout en aidant sa conjointe à en sortir également.

Ouadie Benamoune a alors constaté que le couple n’est pas du coin. « Ils m’ont répondu que c’était leur première fois. Il y a beaucoup de visiteurs pendant l’été et les gens ne connaissent pas vraiment nos cours d’eau, ici. Ils s’aventurent, mais on veut éviter tout drame », remarque-t-il.

Connaître son plan d’eau

Annabelle Higgins est instructrice et formatrice chez O Fitness, une école de planche à pagaie. « Lorsqu’on navigue, on doit connaître et contrôler son embarcation ainsi que son plan d’eau avant de s’y aventurer », mentionne-t-elle. Elle renchérit, stipulant qu’il est de la responsabilité du pagayeur d’avoir les connaissances, les compétences afin de maîtriser les éléments. « Dans la situation, ici, l’équipement pour aller dans des rapides change également, comparativement à de l’eau calme, comme porter une laisse à déclenchement rapide, un casque, etc. », bonifie l’experte en la matière.

Steve Paradis, commandant-Unité 16-Vallée du Richelieu pour la Garde côtière auxiliaire canadienne, affirme que depuis la pandémie, « une augmentation significative » des embarcations non motorisées est notable sur le plan d’eau concerné. Poussés par le vent, les gens partent souvent du Centre nautique Gervais-Désourdy. « On se ramasse de l’autre côté du fort. Les gens ont déjà dépensé une partie de leur énergie. Et quand on revient avec le vent dans la face, c’est toujours plus demandant », note-t-il. Steve Paradis mentionne qu’il est difficile, autant pour la Garde côtière que pour les pompiers, de récupérer les gens dans ce secteur en raison du tirant d’eau. 

Après vérification, Parcs Canada mentionne que les rapides du bassin de Chambly ne sont pas sous sa juridiction. Toutefois, la rivière Richelieu est sous la responsabilité de Transports Canada (TC). TC encadre la réglementation et l’exploitation des embarcations de plaisance et supervise les exigences en matière de sécurité nautique. « En vertu du Règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments, il n’existe aucune restriction s’appliquant aux planches à pagaie ou aux autres embarcations à propulsion humaine sur ce plan d’eau (bassin) », répond au journal Katherine Proulx, aux communications de TC. Pour connaître les particularités relatives à un cours d’eau (dangers, obstacles, débit, etc.), TC suggère aux plaisanciers de communiquer avec la Municipalité.

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Sécurité nautique

La Ville de Chambly invite la population à faire preuve de prudence avant de s’aventurer sur le bassin de Chambly. « Il est important de vérifier les conditions météorologiques au préalable, puisqu’elles peuvent changer rapidement et rendre la navigation difficile », indique la Municipalité. Rappelons que la veste de flottaison est obligatoire pour tous et qu’il est fortement suggéré d’apporter bouteille d’eau, protection solaire et collation.