Une expérience familiale gratifiante à la Nuit des sans-abri
CHAMBLY. Pour la quatrième année, Martine Côté s’impliquera bénévolement avec ses enfants lors de la Nuit des sans-abri de Montréal, le 18 octobre. Une aventure qui « lui redonne plus que ce qu’elle donne ».
L’histoire de don de soi de cette Chamblyenne a débuté lorsque sa fille a commencé le secondaire au programme international. « Elle devait faire du bénévolat, explique-t-elle. Je me suis dit que c’était une belle cause pour s’impliquer. »
« Ça m’a toujours intriguée, cette réalité (des sans-abri), poursuit-elle. Ça peut faire peur. J’ai eu l’occasion de m’impliquer parce que la mère de ma meilleure amie y fait du bénévolat avec un groupe. »
Au départ, Mme Côté ne savait pas exactement dans quoi elle s’impliquait. « Ce que l’on ressent quand on donne et ce que l’on reçoit en retour, ça fait en sorte que ça nous tente d’y retourner », souligne-t-elle.
Deux de ses trois enfants, Lorie-Ann, 15 ans, et Emeric Bissonnette, 12 ans, y participent avec elle. « Ça leur montre une réalité différente de ce que l’on vit. Ça permet d’ouvrir l’esprit et de laisser tomber les préjugés et les tabous », mentionne la bénévole. Le plus jeune de ses fils, qui a 8 ans, souhaite aussi participer cette année, dit-elle. La mère assure qu’il viendra sûrement faire un tour avec son père.
« En emmenant les enfants, j’ai vu l’étincelle dans les yeux de ceux qui sont souvent mis à l’écart. Ils voient les jeunes, qui ne sont pas répugnés et qui n’ont pas peur, participer aussi. Pour eux, ça fait une différence. Peut-être LA différence, on ne sait jamais », soutient Mme Côté.
Elle souligne également que son garçon distribue de la nourriture durant la soirée. « Il aime tellement ça qu’après, il est gonflé à bloc pour un an », affirme la maman.
« Ça permet d’ouvrir l’esprit et de laisser tomber les préjugés et les tabous. » – Martine Côté
Collecte de vêtements
Lors de la première année, la petite famille a seulement prêté main forte aux bénévoles. Les années subséquentes, elle a amassé des vêtements chauds tels manteaux, mitaines, tuques, bas et bottes pour les redonner cette journée-là.
« On essaie de cibler les vêtements pour adultes, mais parfois, on en a pour les enfants. Certains ont des familles et pour eux, ça vaut beaucoup », indique-t-elle.
Elle mentionne que les gens sont généreux au bonheur des sans-abri et des moins bien nantis. « Pour eux, c’est comme si c’était Noël », s’exclame Mme Côté.
La bénévole soutient que leur kiosque est très populaire et qu’il ne reste pas beaucoup d’articles quand ils quittent. Le surplus, qui est mince, est remis à des organismes œuvrant auprès de cette clientèle.
Mme Côté et sa famille sont présentement en période de collecte. Elle se rend avec sa fille de 15 ans chez les personnes intéressées à donner pour collecter les vêtements. Ils font ensuite le tri, séparant les dons par catégorie. Elle assure également que tous les articles reçus sont entièrement redonnés à moins que le morceau ne soit trop abîmé.
Nouveau regard
Ce bénévolat a permis à la famille chamblyenne de porter un regard différent sur ces personnes. « Ce sont des gens comme toi et moi, mais qui ont eu moins de chance dans la vie. On sent moins la différence quand on est avec eux et on a encore plus envie de les aider », dit la mère.
Pour elle, cette nuit qui leur est consacrée permet de « conscientiser la population à cette réalité ». Plusieurs activités sont au rendez-vous. Mme Côté souligne entre autres qu’un kiosque de coiffure est mis à leur disposition. « Ça peut paraître banal, mais pour eux, c’est gratifiant », dit-elle.
Mme Côté invite les gens à se porter bénévoles pour cette cause. Elle a déjà très hâte d’y être encore cette année. « Je remercie souvent Ginette (Bélanger, son contact à l’activité) de nous permettre de vivre ce moment. Les belles étoiles dans les yeux des gens, c’est notre récompense », conclut-elle.
30e édition de la Nuit des sans-abri
L’événement de sensibilisation à la situation de pauvreté, de désaffiliation sociale et d’itinérance en est à sa 30e année d’existence.
L’activité se déroule simultanément dans une quarantaine de villes au Québec. En Montérégie, cette vigile d’une nuit, ponctuée d’animations de toutes sortes, est organisée dans les municipalités de Beloeil, Châteauguay, Longueuil et Saint-Bruno.
À Montréal, il y a notamment des actions de sensibilisation et une marche de solidarité.