Une distance à respecter

Depuis deux semaines, la police de Montréal utilise un petit dispositif apposé au guidon de certains vélos pour mesurer la distance entre les automobiles et les cyclistes.

La saison du vélo se termine pour les policiers de la Régie intermunicipale du Richelieu. Le nombre de cyclistes ayant décuplé au fil des années, l’appareil de type C3FT pourrait s’étendre sur un territoire plus vaste que celui de l’île de Montréal.

L’appareil calcule la distance entre la poignée du vélo et le véhicule. La donnée se compile ensuite sur l’écran numérique. Lorsqu’un véhicule est en infraction, un signal sonore est émis.

« J’accueille cette nouvelle technologie avec le sourire. Tout ce qui peut contribuer à sensibiliser les automobilistes est bienvenu », déclare Stéphane Bergevin, enseignant qui a fondé le Club cycliste les Forts à l’école secondaire de Chambly.

« On ne commencera pas à sortir le galon à mesurer. » – Richard Gauthier

Cohabitation
« De plus en plus, les voitures ralentissent, mais certains irréductibles demeurent. Je vis encore des incidents où des automobilistes font des manœuvres dangereuses. Ils ne réalisent pas qu’ils détiennent le sort de nos vies entre leurs mains. En revanche, quand je vois deux à trois cyclistes de large dans la rue, je comprends que certains automobilistes soient irrités », renchérit-il.

Pas un besoin
Pour l’inspecteur-chef Richard Gauthier, ce dispositif fait peu de différence. « Comparativement à Montréal, ce n’est pas vraiment un besoin pour la réalité de Chambly. La majorité des cyclistes roulent sur les pistes cyclables ou dans les parcs. »

Comment mesurer
Les conducteurs de véhicules ne respectant pas la distance établie peuvent récolter une amende de 313 $ avec les frais, en plus de recevoir deux points d’inaptitude.

« On regarde si l’automobiliste fait un effort pour éviter le cycliste, dit M. Gauthier. S’il ne peut pas se tasser dans l’autre voie, il doit ralentir et attendre de pouvoir prendre l’espace nécessaire afin de rendre le dépassement sécuritaire. On fait ça à l’œil, on ne commencera pas à sortir le galon à mesurer. »

Piste cyclable
Parmi les différends qui existent entre cyclistes et automobilistes, celui du cycliste qui roule dans la rue alors qu’une piste cyclable est déployée, n’attendant qu’à être utilisée, en est un qui titille. « Il arrive que sur les pistes cyclables, les gens mettent des bacs à recyclage ou qu’une maman y marche avec une poussette ou qu’une personne âgée y circule. Quand on arrive à 32 km/h, c’est dangereux. Pour une balade, c’est la piste à emprunter, mais la route demeure plus sécuritaire à certaines vitesses », met en lumière M. Bergevin.

« Il y a beaucoup de pistes cyclables, mais il n’y a aucune loi qui oblige les cyclistes à les utiliser, bien que ce serait le fun », termine l’inspecteur-chef.