Patinoire réfrigérée à Carignan : une conseillère interpelle le ministre Roberge

La conseillère de l’opposition, Stéphanie Lefebvre, a approché le ministre de l’Éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge, afin qu’il autorise « un délai supplémentaire dans la réalisation des travaux pour permettre un développement planifié et cohérent avec les besoins des citoyens ».
La sortie de l’élue fait suite à la décision du conseil municipal de contracter un prêt de 3 589 000 $ pour la construction d’une patinoire réfrigérée à proximité du centre multifonctionnel. Carignan avait reçu le feu vert en vue de l’obtention d’une subvention de 1 540 000 $ appelée à réduire le montant global, avait indiqué Patrick Marquès lors de la diffusion de la dernière Capsule du maire sur le site de la Ville.

« Le PPU n’est pas encore terminé vu (qu’il n’y a) pas de plan directeur des loisirs. Ce serait une bonne idée, en plus que le ministre, c’est notre député; ce serait intéressant que la discussion ait lieu. » – Stéphanie Lefebvre

Dans sa lettre adressée au ministre, la conseillère cite le maire, qui aurait affirmé que le projet a été « conçu dans l’urgence » afin d’avoir ladite subvention.
Dans un échange avec le Journal de Chambly, elle a justifié la demande de délai, car « le PPU n’est pas encore terminé vu (qu’il n’y a) pas de plan directeur des loisirs. Ce serait une bonne idée, en plus que le ministre, c’est notre député; ce serait intéressant que la discussion ait lieu ».
Elle affirme que « le choix d’une patinoire réfrigérée ne repose sur aucune démarche objective », et d’ajouter que « Carignan dispose actuellement de huit patinoires. (…) De plus, la Ville ne dispose d’aucune statistique d’utilisation des patinoires ».
La conseillère dit avoir calculé que l’emprunt se traduira par un ajout de 24,71 $ par an pour le citoyen, en plus, poursuit-elle de 35,00 $ pour le terrain acheté par la Ville dans l’île Goyer (2,9 M$) et de 10,98 $ pour le parc Henri-Bisaillon (925 000 $) soit un total de 70 $. Mme Lefebvre mentionne en outre que les subventions « reviennent périodiquement ».

Une piscine à la place?

L’aménagement d’une future piscine intérieure, comme le souhaite la conseillère, serait à proximité de l’école Carignan-Salières et « profiterait aux élèves. Il y a un bénéfice pour des activités parascolaires et pour les cours d’éducation physique, qui seront bonifiés. On pourrait mettre de côté ces quatre millions, et quand on aura des sous pour monter notre beau projet de piscine, on aura la subvention ».
Afin de convaincre M. Roberge, Mme Lefebvre cite le guide Règles et normes – Programme de soutien aux installations sportives et récréatives, qui prévoit à l’article 8.2 : « Les travaux admissibles doivent être terminés au plus tard deux (2) ans après la date d’autorisation finale, à moins d’une autorisation du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport ».
Si M. Roberge accepte, la conseillère souhaite que la Ville aménage plutôt une piscine. Elle cite un sondage effectué par la Ville en 2015 auprès de 400 personnes. À la question ” Accepteriez-vous une hausse d’environ 150 $ par année en taxes pour la réalisation d’un projet de centre sportif avec piscine, gymnase ou aréna? “, 48 % étaient en faveur et 47 % en désaccord. Et Mme Lefebvre d’ajouter : « Les citoyens interrogés sur les activités sportives et culturelles de Carignan se sont montrés quatre fois plus intéressés à investir dans une installation aquatique plutôt que dans un aréna. »
Quant au coût, la conseillère n’était pas en mesure de quatifier le montant d’une telle infrastructure.
Un registre de signatures pour s’opposer au règlement d’emprunt sera accessible le mercredi 27 mars dans les bureaux de l’hôtel de ville. Rappelons que l’achat du terrain dans l’Île Goyer a recueilli l’opposition de dix-neuf personnes seulement, en décembre dernier. Pour l’emprunt destiné au projet de patinoire réfrigérée, il faut aussi 500 signatures pour que le règlement fasse l’objet d’un scrutin référendaire.
Le ministre Roberge et le maire Patrick Marquès n’ont pas rappelé le Journal de Chambly.