Une conductrice appelle à la prudence

Une conductrice d’autobus rappelle les règles de sécurité à respecter aux abords des autobus scolaires.
« J’ai déjà compté vingt et un automobilistes en une semaine qui sont passés à côté de moi pendant que la pancarte arrêt était en fonction », affirme Marie-Hélène Gagnon, conductrice d’autobus. Elle a écrit une lettre au Journal dans le but de faire encore de la prévention sur la sécurité aux abords des autobus scolaires. « Il ne faut pas attendre qu’un accident arrive ou qu’un enfant se fasse frapper pour agir », dit-elle.
Le pire geste qu’a vu cette chauffeuse d’autobus en douze ans de carrière, c’est un automobiliste qui l’a dépassée par la droite alors qu’elle était arrêtée et s’apprêtait à faire descendre une fillette. « J’avais la main sur le levier pour ouvrir la porte quand j’ai vu l’auto arriver, raconte-t-elle. J’allais pitcher la petite devant l’auto si je ne l’avais pas vue. »
Elle ajoute qu’en formation, on leur a dit de toujours coller les roues de l’autobus près de la ligne afin d’éviter qu’un véhicule passe du côté droit. « Je me disais que jamais personne ne ferait ça. Mais oui, je l’ai vu! », s’exclame-t-elle.
Des exemples de gestes dangereux, elle pourrait en raconter longtemps, dit celle qui circule dans Saint-Césaire. Selon Mme Gagnon, tous les chauffeurs d’autobus vivent la même situation malgré de nombreuses campagnes de sécurité. Chaque année, la Fédération des transporteurs par autobus présente la campagne M’as-tu vu?

« Il ne faut pas attendre qu’un accident arrive ou qu’un enfant se fasse frapper pour agir » – Marie-Hélène Gagnon

Trop pressé

Elle estime que les automobilistes sont souvent trop pressés et qu’ils ne veulent pas perdre de temps à suivre un autobus.
« Si tu es en retard pour le travail, pars plus tôt. Ne mets pas la vie des jeunes en danger, conseille-t-elle. Le matin, ils attendent à l’extérieur, c’est une raison de plus pour faire attention. »
Toutefois, elle admet que ça puisse prendre un certain temps lors des arrêts. Elle ajoute que certains automobilistes dépassent les autobus sur des lignes continues ou doubles comme s’ils étaient des véhicules agricoles, afin de ne pas les suivre, chose qui n’est pas permise par le code de sécurité.
« Oui, ça prend quelques secondes pour faire monter ou descendre un enfant, mais pas des minutes. Il faut quand même attendre qu’il soit assis avant de pouvoir repartir », indique-t-elle.

Code de sécurité routière

La conductrice rappelait dans sa lettre quelques règles du code de sécurité routière qui sont souvent oubliées par des automobilistes. Elle les a répétées lors de l’entrevue avec le Journal.
Lorsqu’un chauffeur d’autobus allume les lumières jaunes du véhicule, ça indique qu’il s’apprête à arrêter. « Si j’ai le temps de ralentir et d’arrêter mon autobus, les voitures ont le temps d’arrêter. L’autobus étant plus gros, en principe, ça devrait me prendre plus de temps qu’eux à ralentir », soutient-elle.
Lorsque les lumières rouges sont activées, les voitures doivent s’immobiliser à cinq mètres, qu’elles circulent dans le même sens que l’autobus ou en sens inverse, peu importe le nombre de voies. La seule exception est s’il y a un terre-plein qui sépare les voies, ceux circulant en sens inverse n’ont pas cette obligation.
L’endroit le plus problématique sur son trajet est la route 112. Les gens ne respectent pas l’arrêt obligatoire lorsqu’elle fait monter ou descendre un enfant.
Elle rappelle qu’une telle infraction entraîne neuf points d’inaptitude et l’amende s’élève entre 200 $ et 300 $.
Mme Gagnon mentionne qu’elle a déjà été suivie par une voiture de police pendant une semaine afin que le policier observe le comportement des automobilistes. « Je n’ai jamais vu une infraction durant cette période. Il faut croire que les gens savent qu’il faut arrêter près d’un autobus scolaire », conclut-elle.