Une autre crise du logement

En juin 1812, les États-Unis déclarent la guerre à la Grande-Bretagne. Colonie anglaise, le Bas-Canada se trouve entraîné dans ce tourbillon qui durera jusqu’à la fin de 1814. À Chambly, le fort construit en 1711 est la seule installation qui peut recevoir les militaires mobilisés lors de ce conflit. Sa capacité d’à peine plus de 150 hommes le fait déborder rapidement. L’armée anglaise fait face à une crise du logement à Chambly.

Rapidement, un village de tentes voit le jour dans la banlieue du roi, immense terrain autour du fort. Les simples soldats et leurs sergents seront à l’abri pour un temps même si le commandant des Voltigeurs, le major Charles-Michel de Salaberry, peste contre la mauvaise qualité des tentes et des équipements. Des tentes sont plantées aussi sur la digue du moulin. L’armée loue différents entrepôts et hangars pour abriter ses troupes. 

Les officiers cherchent des logements plus confortables. Mais les maisons sont rares, une centaine à Chambly. Jacques Viger, capitaine des Voltigeurs, se plaint à son épouse qu’il n’a pas trouvé de logement près du fort et qu’il loge chez le Dr Laterrière à un mile de là. Ces officiers louent la moindre bicoque. Le lieutenant Maurice Nolan, du 100th Regiment of Foot, écrit à son épouse qu’il a réussi à trouver un petit logement qu’il trouve passable, mais cher. Il faudra apporter des meubles pour compléter le peu que l’on y trouve. 

L’armée tente de remédier au manque criant de logement. On loue des maisons et on en achète d’autres pour loger les officiers plus confortablement, comme celle que l’on trouve encore au 32, rue du Centre. Dès octobre 1812, on commence à ériger des bâtiments pour loger les soldats ainsi que tout le matériel et les services nécessaires. À la fin de la guerre, ce sont plus de 45 édifices qui auront poussé près du fort. Une partie de la caserne de pierre destinée à accueillir 972 hommes se dresse toujours fièrement au 10, rue Richelieu. 

La crise du logement militaire passera avec la fin de la guerre et le retour à la paix.