Une assemblée extraordinaire pour une situation incroyable

CHAMBLY. Un avis de convocation a été envoyé aux cinq élus restants les invitant à assister, le 27 mai à 17 h, à une assemblée extraordinaire du conseil municipal de Chambly. Cette séance est appelée dans le cadre du retour de l’ancien directeur général Jean Lacroix qui sera effectif lundi.

Le procès de Jean Lacroix, directeur général à Chambly jusqu’au 19 novembre 2013, date à laquelle il a été congédié, a duré six ans contre la Municipalité. L’ordonnance du Tribunal administratif du 15 mai impose finalement à la Ville de Chambly de le réintégrer à son emploi dans les huit jours suivant le verdict, soit aujourd’hui le 23 mai.

Les élus du conseil municipal ont été rencontrés mercredi soir par un des tuteurs et l’avocat de la Ville. Ces derniers ont expliqué à l’ensemble des conseillers la décision du tribunal.

Aujourd’hui, M. Lacroix rencontrait un des tuteurs, « M. Lacroix sera réintégré à son poste de directeur général dès lundi. C’est ensuite à lui de gagner la confiance de tous », a indiqué au Journal Isabelle Rivoal, porte-parole de la Commission municipale du Québec (CMQ)

Cependant, les élus souhaitent revenir sur ce retour lors de l’assemblée extraordinaire qui est appelée. Parmi les quatre points à l’ordre du jour, les conseillers devront voter sur une demande de révision judiciaire et de sursis quant au jugement en faveur de M. Lacroix. « C’est quelque chose qui appartient aux élus. La CMQ a pris sa décision en rapport au jugement, précise Mme Rivoal. La Commission mettre ainsi tout en place pour réintégrer dans les meilleures conditions M. Lacroix. »

500 000 $ en frais juridiques

« Avec la tutelle, les ressources humaines sont désormais gérées par les tuteurs. La manière de réintégrer M. Lacroix relève donc d’eux. Mais c’est évident que M. Lacroix devra s’intégrer après une si longue absence. Le conseil de ville devra avoir une réflexion à ce sujet », a indiqué au Journal Mario Lambert (Démocratie Chambly), conseiller du district 2.

Ce dernier a précisé, sans avoir encore comptabilisé les 15 derniers mois de cette affaire que « l’avocat de la Ville, Me Cayer, a coûté 500 000 $ en frais juridiques à la Ville ». À ce demi-million, il faudra ajouter les indemnités que devra verser Chambly à M. Lacroix relativement aux six ans où il aurait dû être à l’emploi de la Municipalité.

De plus, l’ordre du tribunal de réintégrer M. Lacroix oblige les tuteurs à interrompre le contrat de l’ancien directeur général, Michel Larose, en congé de maladie. Il n’a pas été possible de savoir si le contrat de M. Larose, sans faute de sa part, prévoyait une indemnité en cas de rupture.

« On peut dire que la facture sera lourde, tout cela par la faute de trois personnes, Denis Lavoie, Steeves Demers et Jean Lacroix. Alors qu’ils étaient les meilleurs amis du monde, ils se sont mis à se chicaner pour je ne sais quelle raison et tout cela sur le bras du citoyen. J’espère que cette situation enverra un message fort, celui de ne plus faire joujou avec l’argent des citoyens. Ils ont tous manqué de professionnalisme et d’altruisme. J’espère que le nouveau conseil changera les choses », de conclure M. Lambert.

Contacté par le Journal, M. Lacroix a mis de l’avant dans un courriel son devoir de réserve à titre de directeur général de Chambly. « Le remède de la réintégration dans une situation comme celle que j’ai vécue, c’est un choix du législateur québécois. La partie qui est sous mon contrôle consiste à consacrer mes efforts à la réussite de cette réintégration avec toute l’énergie, la conviction et la bonne foi requises », a-t-il commenté.