Une année occupée pour Jean-François Roberge

Après sa première année complète à titre de ministre de l’Éducation, le député de Chambly, Jean-François Roberge, s’entretient avec Le Journal de Chambly

Les parents ont maintenant le choix suivant : inscrire leur enfant de 4 ans à la maternelle ou lui faire compléter son cycle en garderie pour entrer à la maternelle à 5 ans. Lequel de ces choix est le plus favorable?

« On veut offrir le choix entre des services de garde de qualité et on veut avoir l’accessibilité. En ce moment, il n’y a pas de choix, il y a des listes d’attente, les parents s’inscrivent sur des guichets uniques. Il y a environ 8 % des parents qui ont accès aux maternelles 4 ans, donc il y a de la place pour en ouvrir davantage. Souvent, les parents s’inscrivent dans plusieurs garderies et prennent celle dans laquelle il y a de la place. Pour qu’il y ait une liberté de choix, il faut créer plus de places. Il y a plus de 160 000 parents en ce moment qui n’ont accès à aucun service. Ils n’ont tout simplement pas de choix. Nous, on déploie les deux services. Nous allons également ouvrir plus de 15 000 nouvelles places en CPE et développer la maternelle 4 ans. Cette année, il y a plus de 7 000 enfants qui ont accès aux maternelles 4 ans, donc 7 000 familles qui ont fait ce choix et c’est quelque chose qui ira en augmentant au fil des prochaines années, selon les disponibilités des locaux, des professionnels, des enseignants, graduellement, mais de façon déterminée. »

Que répondez-vous aux détracteurs du projet des maternelles 4 ans?

« Il y a des lobbies qui parfois peuvent défendre des intérêts corporatistes, mais je pense qu’il y a surtout des gens qui ont moins bien compris le projet, des gens qui ont cru à de mauvaises informations véhiculées par les oppositions, qui disaient que c’était coûteux d’ouvrir des maternelles 4 ans. En septembre prochain, on ouvre encore 350 classes de plus, on va être rendu à 1 000 classes en 2020 et le coût de construction est de zéro dollar. Les locaux des 1 000 classes sont des locaux existants, mais qui sont vides, dans nos écoles. Ça, peu de gens le savent, ils s’imaginent que ça coûte des centaines de millions de dollars et s’opposent. Plus les gens auront la vraie information, plus les parents vont s’inscrire. »

Avec la transformation des commissions scolaires en centres scolaires, est-ce que le service à l’élève sera bonifié?

« Cette transformation va permettre d’avoir plus de ressources et de services directs aux élèves. Cela permettra de rapprocher la prise de décision des élèves. C’est le fameux principe de subsidiarité, donc on prend la décision le plus près possible de l’utilisateur : dans le cas du réseau scolaire, c’est l’élève. On remet les écoles entre les mains de ceux qui s’occupent des élèves et ça va permettre de prendre de meilleures décisions, de donner de meilleurs services et d’améliorer le taux de réussite, j’en suis convaincu. »

Dans une école de Montréal, des élèves autistes en crise ont été confinés dans des placards, faute d’espace. En juin, vous avez annoncé 128 projets, investissement de 1,7 milliard de dollars dans nos infrastructures scolaires. Est-ce qu’on s’assure que ces constructions tiennent compte da la clientèle à besoins particuliers?

« Les constructions permettront de répondre à plusieurs problèmes. D’abord, on manque de classes et de locaux pour les professionnels. Les psychologues, psychoéducateurs, orthophonistes se promènent d’une école à l’autre et n’ont pas de place pour faire des rencontres un à un avec les élèves à besoins particuliers. Ça rend difficile l’attrait pour attirer ces professionnels. Ce qu’on a connu dans ce cas précis à Montréal, c’était une école dédiée à des enfants autistes. L’école était surchargée, la capacité d’accueil dépassait depuis longtemps et n’avait pas été agrandie. On en est donc arrivé à ce genre de situation où un placard a été utilisé en guise de local d’isolement. Nous avons depuis rénové l’école en conséquence. »

Qu’est-ce qui explique les dépassements de coûts des labs-écoles?

« Les libéraux ont accueilli l’idée des labs-écoles, ce qui est une bonne chose; cependant, ils ont sous-estimé les coûts pour les constructions de ces écoles prototypes. Quand je suis arrivé, j’ai regardé les consultations qu’ils faisaient auprès de la communauté, des enseignants, des architectes. Mais à travers les projets retenus, plusieurs coûts étaient sous-estimés ou des mauvais projets. Pour réajuster ces projets et les rendre viables, il a fallu les changer afin de répondre aux besoins réels, ce n’est pas du dépassement de coût. »

Où en est le REM à Chambly?

« On a confié à la Caisse de dépôt le mandat d’étudier ce prolongement, c’est elle qui est mandataire et gestionnaire du projet du REM. Les travaux sont en cours, on attend les résultats. On est déterminé à aller de l’avant. Ça fait partie de nos engagements. »

Quelles sont les actions prises afin de protéger la rivière Richelieu et qu’en est-il des surverses?

« On avait un programme, le FEPTEU, programme fédéral-provincial visant à financer les infrastructures des municipalités, dont les bassins de rétention, les usines d’épuration, qui était échu depuis deux ans. Il n’y avait donc plus d’investissements en ce sens. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a procédé à de nouvelles négociations. Nous arrivons donc avec un nouveau programme. Les millions sont là, on reçoit les projets des municipalités et dans les prochains mois, plusieurs d’entre elles pourront améliorer leurs façons de faire afin de diminuer et même éliminer les rejets dans toutes les rivières. »

Où en est l’agrandissement de l’École secondaire de Chambly?

« Il y a eu les négociations pour les terrains, ça avance rondement. D’après ce que je sais, les responsables sont en train de faire les plans et devis des architectes. Ensuite, ce sera l’appel d’offres. Il n’y a aucun retard dans ce dossier. »

Se disant assez satisfait de ce qui s’est fait dans la circonscription, Jean-François Roberge conclut en rappelant qu’il souhaite toujours augmenter les heures d’ouverture du CLSC à Richelieu. Il mentionne aussi que la Course du député, qui a permis d’amasser 9 000 $ pour les associations sportives de la région, reviendra l’an prochain.