Une ambiance pré-électorale au conseil de Chambly

L’ambiance était à la confrontation lors de la séance du conseil du 1er décembre, reflétant des problèmes au sein du conseil municipal.

L’élément déclencheur du conflit survenu mardi dernier a été le choix d’un maire suppléant. Certains reprochent à la mairesse, Alexandra Labbé, d’avoir imposé son choix, alors que d’autres soutiennent que la décision a été discutée lors du plénier (séance de travail des élus). On a également reproché à la mairesse d’avoir donné de son temps bénévolement pour l’organisme Aux sources du Bassin de Chambly dans le cadre de la guignolée.

Cette ambiance revient occasionnellement lors de séances depuis que la mairesse a décidé de devenir indépendante et de quitter le parti Démocratie Chambly (DC). Les membres de ce parti ainsi que les anciens d’Action Chambly, Serge Gélinas et Jean Roy, énoncent des reproches à son égard. Les conseillers Luc Ricard, Richard Tétreault et Carl Talbot ont tous contacté le journal pour dénoncer cette ambiance.

« On n’a pas besoin de ça. Certains font ce qu’ils dénonçaient », déplore M. Ricard, qui a siégé avec Denis Lavoie à la tête de la Ville. « Ça rappelle de mauvais souvenirs », note M. Tétreault. « Ce que je ressens, c’est que peu importe ce qu’Alexandra (Labbé) fera ou dira, ce sera remis contre elle. C’est malheureux. En travaillant de cette façon, on passe à côté de ce qui est important », dénonce de son côté M. Talbot, qui a aussi quitté DC. La mairesse a pour sa part soutenu que « ça ne ressemble pas à ce que je veux. Je n’ai jamais installé ce climat ».

Loin d’alléguer un conflit politique, la cheffe par intérim de DC, Julie Daigneault, affirme « qu’il n’y a pas l’espace pour avoir un débat sain » présentement. « Pour prendre la bonne décision et pouvoir discuter, il faut un espace politique », précise-t-elle. Mme Daigneault affirme que les séances sont
« un lieu où les citoyens doivent savoir comment on gère et comment on prend nos décisions. Il faut que les gens sachent que nous sommes vigilants ». Elle rappelle que la mairesse souligne qu’en séance, ce n’est pas l’endroit pour débattre, mais pour voter. « Oui, on est là pour voter, mais on est aussi là pour prendre les bonnes décisions », soutient Mme Daigneault.

« Certains font ce qu’ils dénonçaient. » – Luc Ricard

Transmission de l’information

Selon elle, « l’information n’est pas transmise de façon fluide ». Elle soutient que certaines informations parviennent aux élus tardivement. Cette remarque a été évoquée à quelques reprises par les élus de DC lors de séances.

Le conseiller M. Ricard affirme plutôt l’inverse et estime que l’administration a « atteint un beau niveau de transparence » comparativement à ce qu’il y avait avant. « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu autant d’informations », relate M. Tétreault. Ceux-ci et M. Talbot soulignent recevoir toute l’information véhiculée au mieux que l’administration peut faire.

La mairesse affirme transmettre les informations le plus rapidement possible. « Il y a 24 heures dans une journée et j’essaie de tout faire », avance-t-elle. Mme Labbé a également mentionné que « certains voudraient être consultés en amont pour toutes les décisions. Mais ce n’est pas toujours possible. La structure municipale est faite que parfois, la mairesse doit trancher ».

M. Ricard a par ailleurs souligné l’ouverture de la mairesse. « Mme Labbé aurait pu tasser les anciens. Elle a choisi de nous incorporer dans les processus de décisions », apprécie-t-il.

Changement d’idée

MM. Ricard et Tétreault se désolent que des discussions aient lieu en rencontre de travail, où les élus s’entendent sur une proposition et finalement, en séance, des conseillers changent d’avis. La mairesse abonde dans le même sens et souligne que certains conseillers, qui siègent aux tables consultatives ou aux comités, votent en séance contre leurs recommandations.

De son côté, Julie Daigneault soutient qu’il « y a mille raisons » qui font que les élus changent d’idée une fois en séance publique. Elle affirme que lors de pléniers, « ce sont des orientations qui sont prises ».

Aide externe

Afin de permettre aux élus d’avancer et de travailler ensemble, Carl Talbot aimerait proposer une résolution dans le but d’obtenir une aide extérieure pour les accompagner dans leurs fonctions. Mme Daigneault de son côté indique que Marie Lise Desrosiers a déjà proposé ce type de résolution afin que tous s’assoit ensemble pour définir comment travailler.

Rappelons que les tuteurs ont été présents pendant un certains temps avec cette administration. M. Talbot souligne d’ailleurs que les élus ont eu deux rencontres avec eux « afin d’en ramener certains à l’ordre ».

« Je souhaite nous unifier plutôt que nous diviser comme nous le sommes présentement. Il faut trouver les moyens. J’espère que l’on trouvera une solution »,
conclut-il.

À la suite de la publication de cet article, Serge Gélinas a contacté le Journal afin de signifier que c’était « une grosse histoire pour si peu ». Il mentionne qu’il est normal d‘avoir des discordes sur certains points.