Un usager dénonce la coupe de services au CLSC du Richelieu

Claude Martin a été opéré au genou à la fin novembre. Il croyait recevoir des services de physiothérapie à domicile lors des premières semaines de sa réhabilitation, mais ce service a été coupé un mois plus tôt.
Le résidant de Saint-Mathias-sur-Richelieu a été opéré à l’hôpital de Saint-Hyacinthe puisque son médecin est affilié à ce centre hospitalier. Le département de physiothérapie de l’hôpital a téléphoné au CLSC auquel l’usager est rattaché, soit celui du Richelieu, afin de s’assurer qu’il ait un service à son retour chez lui. « On les a informés que le service à domicile avait cessé il y a un mois, raconte M. Martin. La physiothérapeute n’en revenait pas. Je n’étais pas en condition pour me rendre ».
Le patient doit se rendre à Saint-Jean-sur-Richelieu pour recevoir ses traitements, et ce, dès la semaine suivant son opération. Il a dû annuler son premier rendez-vous parce qu’il n’était pas en mesure de se déplacer. « Avec la température qu’on a eue, c’était glissant. Je ne voulais pas risquer de tomber et d’aggraver mon cas », soutient-il.
L’homme de 69 ans se désole que le service ait été coupé, puisque ça affecte sa réhabilitation. « J’ai commencé mes traitements une semaine plus tard, dit-il. S’il avait pu venir chez moi, j’aurais déjà eu mon évaluation et un premier traitement. Je suis en retard. Je crois que je vais être capable de le récupérer, du moins je l’espère. »
M. Martin a pu se rendre à son rendez-vous deux semaines après son opération. Cependant, il précise qu’avec le transport, il est revenu fatigué de son traitement. « Ce n’est pas une bonne façon de nous aider à récupérer que de couper du service à domicile. »

« Ce n’est pas une bonne façon de nous aider à récupérer que de couper du service à domicile. » – Claude Martin

Changement

Au Centre intégré de services et soins de santé (CISSS) de la Montérégie-Centre, auquel est rattaché le CLSC du Richelieu, on souligne qu’il y a eu des changements à la mi-octobre plutôt que des coupures.
« Il s’offre encore de la réadaptation à domicile au CLSC du Richelieu, affirme Martine Lesage, porte-parole du CISSS de la Montérégie-Centre. Le changement que nous avons mis en place vise la réadaptation des usagers autonomes après une chirurgie pour une prothèse de hanche ou de genou, c’est-à-dire dont la condition physique leur permet de se déplacer dans nos centres externes. »
Mme Lesage ajoute que « ce type de chirurgie permet aujourd’hui aux patients de prendre du mieux plus rapidement » et que « la mobilité contribue à leur rétablissement ».
Elle précise que le but du changement est de mieux desservir l’ensemble de la clientèle. Des ressources en réadaptation externe ont été ajoutées. Pour la réalisation des soins, le milieu de traitement en centre est également plus adapté qu’à domicile.
Ce changement, souligne Mme Lesage, permet aussi à l’équipe des soins à domicile d’attribuer les ressources aux personnes dont la condition le requiert. « Chaque patient est unique et peut discuter avec un intervenant de sa condition et de ses craintes relativement à la réadaptation », conclut-elle.
À l’hôpital, on a informé M. Martin qu’à certains CLSC, dont à Saint-Hyacinthe, des physiothérapeutes se rendent à domicile au cours des premières semaines suivant une opération. « Pourquoi on n’a pas le droit au même service? », se questionne-t-il.
Au ministère de la Santé, on indique que chaque établissement a la responsabilité d’offrir les soins et les services nécessaires à sa clientèle. Le ministère émet des orientations ministérielles afin d’harmoniser les pratiques. Toutefois, le service de physiothérapie n’est pas concerné spécifiquement.
Dans le document Chez soi : Le premier choix, les services de physiothérapie sont mentionnés. Il est aussi indiqué que les personnes ayant une incapacité temporaire ou persistante doivent recevoir à leur domicile une partie ou la totalité des services requis.
Le député de Chambly Jean-François Roberge a été informé de la situation. Il en a fait part à la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann. « Ensemble, ils travaillent à trouver une solution pour rétablir tous les services qui ont été coupés au cours des derniers mois au CLSC du Richelieu », soutient Marie-Ève Ducharme, attachée de presse du député Roberge.

Prêt d’équipements

M. Martin mentionne également que certains CLSC font le prêt d’équipement, mais ce n’est pas le cas pour celui du Richelieu.
« Un usager ayant subi une chirurgie de la hanche ou du genou, qui a besoin d’équipement sur une base temporaire et dont l’évaluation démontre qu’il est autonome et qu’il peut se déplacer, est invité à se procurer l’équipement dans les pharmacies ou les magasins spécialisés. Cependant, le prêt d’équipement peut être offert en fonction des besoins exprimés par le patient », indique Mme Lesage.