Un artificier de Marieville présente un spectacle en Corée

Sa passion pour la pyrotechnie a amené Ghislain Théberge, artificier de Marieville depuis plusieurs années, en Corée du Sud pour présenter un spectacle de feux d’artifice.

Il souligne que plus d’un million quatre cent mille personnes ont regardé son travail. « J’ai aimé mon expérience. Les gens étaient chaleureux, on a eu du plaisir avec notre interprète et la nourriture était excellente. Ç’a été au-delà de mes attentes», dit-il.

Le Marievillois s’est rendu à Pohang en Corée du Sud avec son employeur, Royal pyrotechnie. Son équipe était jumelée à d’autres du Japon et de la Corée. Ils ont présenté des spectacles à l’occasion d’un festival.

Là-bas, il a fièrement montré le drapeau de Marieville et du Canada, qu’il a fait signer par les membres des équipes avec qui il a travaillé. « Ça me fait un souvenir que je ramène », s’exclame-t-il.

« J’en ai tiré de toutes les grosseurs et de tous les types de formes » – Ghislain Théberge

Fête nationale de Marieville

M. Théberge n’en était pas à ses premières explosions de bombes colorées. L’homme a commencé son aventure alors qu’il était âgé de seulement 15 ans. Il est allé voir celui qui présentait les feux d’artifice à l’occasion de la Saint-Jean-Baptiste (aujourd’hui Fête nationale) à Marieville. « Je m’étais greffé à son équipe. À 18 ans, j’avais la piqûre, mais il a arrêté. Je suis allé voir les Chevaliers de Colomb pour m’occuper des festivités. Je ne savais pas exactement dans quoi je me lançais », affirme l’homme aujourd’hui âgé de 65 ans.

L’artificier en devenir a fait la tournée des commerces de la municipalité pour amasser de l’argent. Il est ensuite allé acheter des feux d’artifice dans une boutique à Saint-Jean-sur-Richelieu. « J’ai demandé au vendeur comment ça fonctionnait. Il m’a expliqué les étapes pour allumer une bombe. C’est comme ça que ça a commencé », raconte M. Théberge.

Depuis, il n’a jamais cessé et présentera le 24 juin son 49e spectacle de feux d’artifice pour la Fête nationale à Marieville. L’artificier précise l’avoir toujours réalisé de façon bénévole afin que l’argent serve uniquement à l’achat de feux d’artifice. « Mettez-en des pétards! », blague-t-il. « Ma paye, ce sont les gens qui viennent me dire que le feu était beau et le comité qui est content du spectacle », affirme-t-il.

L’an prochain, il compte souligner en grand ses 50 ans.

Cannes, La Ronde et les compétitions

Au cours de sa carrière, M. Théberge a tiré plusieurs bombes. Tellement qu’il a perdu le décompte du nombre d’événements auxquels il a participé. « J’en ai tiré de toutes les grosseurs et de tous les types de formes », relate-t-il. L’homme précise que « dans une vie normale d’artificier, les chanceux peuvent en tirer seulement quelques-unes de dimension de huit, dix ou douze pouces. Moi, j’en ai tiré entre 5000 et 6000! La majorité des sortes de bombes me sont passées entre les mains ».

Parmi les événements d’importance auxquels il a participé, notons le Festival de Cannes, les feux à La Ronde, les feux lors de l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu, le Festival de montgolfières de Gatineau et des compétitions à Sherbrooke et à Gatineau.

Il en fait davantage depuis une quinzaine d’années, étant pompier à la retraite. Jean-Pierre Roy, propriétaire de Royal pyrotechnie, lui a demandé de rester dans son équipe. « Il m’a dit que j’étais trop jeune pour rester chez nous. Tant que j’aurai la santé, je vais continuer », spécifie le Marievillois. Il ajoute avoir pris sa retraite « pour vivre un rêve ».

Il estime qu’entre la fin juin et la fin septembre, il participe à un spectacle tous les week-ends. L’hiver, il est patrouilleur en ski à Bromont.

À la main et par console

Lorsqu’il a commencé il y a près de 50 ans, les feux d’artifice étaient tirés à la main. Aujourd’hui, certains le font encore ainsi, mais les techniques se sont modernisées. Les feux d’artifice sont programmés et propulsés à l’aide d’une console. À Marieville, il utilise les deux techniques.

Dans le cadre d’un spectacle, un concepteur réalise la conception et sélectionne les bombes selon le thème et selon qu’il soit pyromusical ou non. Ensuite, les artificiers, comme M. Théberge, utilisent le cahier de charge, s’assurent que tout est correct et exécutent les directives le moment venu.

Il précise qu’il y a certains risques à exercer ce métier, mais qu’ils sont calculés. « Ce n’est pas plus dangereux qu’un autre métier si les normes de sécurité de base sont respectées. Il y a toujours une rencontre avant où l’on répète les bases de sécurité et la façon de bien installer les bombes », soutient M. Théberge.

Il ajoute que lorsqu’il utilise des produits pour la première fois, des tests sont effectués avant la soirée afin que le tout soit sécuritaire.

L’entreprise pour laquelle il travaille offre aussi des formations pour ceux qui aimeraient exercer ce métier. Lui l’a appris par lui-même puisqu’à l’époque, ce type de formation n’existait pas.

Question aux lecteurs :

Quels sont les plus beaux feux d’artifice que vous ayez vus?