Route 112 et rang de la Savane : un secteur accidentogène

La Ville de Richelieu et le ministère des Transports du Québec n’ont pas pu s’entendre sur le meilleur aménagement de l’intersection de la route 112 et du rang de la Savane.
Le maire Jacques Ladouceur dit avoir signifié son opposition à la proposition du ministère de fermer l’accès à la 112 en direction ouest à partir du rang de la Savane. Il s’agit alors de bloquer le terre-plein central, l’espace séparant les deux voies de circulation. L’accès en direction est demeurera toutefois ouvert à partir du rang.
Ce qui veut dire, explique le maire que « les gens arrivant de Marieville ne pourraient pas tourner à gauche pour aller dans le rang de la Savane. Et les gens de ce rang ne pourraient pas tourner sur la 112 en direction de Richelieu ». Dit autrement, les automobilistes et camionneurs en provenance de l’est qui veulent accéder au rang de la Savane devraient faire demi-tour à partir du chemin des Patriotes, ce qui devient compliqué pour les conducteurs de camions au grand gabarit. Ces modifications pourraient rendre la circulation encore plus dense, craint le maire.

« À cet endroit, c’est vraiment problématique et les gens prennent une chance. » – Le maire Jacques Ladouceur

Les échanges entre la Ville et le ministère font suite aux accidents, dont un mortel survenu en avril 2017 dans ce croisement. Pauline Bellerose, âgée de 87 ans qui, à bord d’un véhicule, sortait du rang de la Savane et tentait d’emprunter la 112 en direction ouest, a été heurtée de plein fouet par une camionnette de transport d’écoliers qui roulait en direction est.
Un autre accident est survenu en juillet de la même année, au même croisement, lorsqu’un motocycliste qui roulait en direction de Marieville a été blessé gravement par un véhicule qui quittait lui aussi le rang de la Savane pour la 112.

Solutions coûteuses

Le maire de Richelieu rapporte avoir suggéré de prolonger le chemin Marieville à partir du rang de la Savane pour le faire déboucher sur la 112. « Nous, on a discuté d’une solution qui pourrait peut-être être acceptée : on parlait de prolonger le chemin de Marieville sur les terres agricoles, de faire une courbe en arrière de Rouville Station (entreprise de récupération de métaux située du côté est, coin 112 et rang de la Savane), d’aménager une intersection en angle droit avec le rang du Cordon et d’installer des feux rouges. Mais ça prend l’achat ou l’expropriation de la maison (voisine de Rouville Station); et ajouter l’achat du terrain agricole. » Et encore, poursuit M. Ladouceur, il faut demander l’autorisation de dézonage à la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) ainsi que celle du MTQ. « Grosso modo, c’est 1 million de dollars que je n’ai pas. »
M. Ladouceur signale également que le MTQ n’a pas retenu la proposition de réduire de 90 à 70 km la vitesse dans ce secteur. « On travaille fort pour trouver une solution. À cet endroit, c’est vraiment problématique et les gens prennent une chance. On coupe et on se dit : j’ai le temps et pour x raisons; ils tournent et les accidents arrivent », illustre le maire en évoquant également l’aveuglement que peut causer le soleil en fin d’après-midi lorsque les automobilistes circulent en direction ouest.

Rapport du coroner

Dans son rapport émis récemment sur les causes et les circonstances du décès de Pauline Bellerose, le coroner Dr André-H Dandavino évoque, avant l’accident, une chute subie par la dame lui infligeant une fracture à la hanche. Mme Bellerose n’était pas autorisée à conduire en raison de cette blessure. Elle n’a pas réussi un examen de la SAAQ le 11 avril et devait le reprendre le 3 mai.
« Le 7 avril, un examen médical montre une évolution favorable de la fracture de la hanche gauche et un trouble cognitif en installation probable », écrit le coroner, qui fait état aussi de la prise de médicaments.
Le 18 avril, jour de l’accident mortel, la dame n’était pas autorisée à conduire un véhicule.
Au bureau du coroner, on indique au Journal de Chambly qu’il n’y a pas de recommandations à faire dans ce dossier.