Un produit local rayonne aux Oscars

Aux dires du Chamblyen Samuel Busque, l’un des quatre associés ayant mis au monde le sagar, le Journal de Chambly est le tout premier média à déguster la luxueuse friandise, distribuée aux acteurs et aux réalisateurs lors de la dernière cérémonie des Oscars, à Hollywood.

Comme Obélix l’a été avec la potion magique, Samuel Busque est « né dedans » en ce qui a trait aux produits de l’érable. Il parle de l’exotisme des matières découlant de cet arbre commun ici, qui peut être tenu pour acquis au Québec mais qui fascine pourtant les visiteurs étrangers. 

Yannick Gagné, associé de Samuel Busque, est le créateur du sagar. Il l’a mis au monde il y a trois ans. Le sagar est décrit comme un sucre végétal forestier sans raffinement. M. Busque nuance que le sagar n’est pas un additif, mais bien un mets en soi. « Ça pis la Caramilk, on est à la même place », dit en riant M. Busque, laissant planer le mystère qui entoure le développement du produit.

Un produit luxueux

C’est une production onéreuse qui est reliée au sagar. Les associés ont fait des études de marché échelonnées sur deux ans. De ces rapports, ils ont positionné le produit dans une gamme luxueuse. Samuel Busque explique, notamment à travers « la limitation causée par le temps et l’espace », ce choix.

« Des érables, il n’y en a pas en Californie et il n’y en aura jamais. Et ça dure six semaines par année. Pour cet exotisme territorial et temporel, ça doit être un produit de luxe », résume-t-il. Il compare avec le vin. « Plus c’est artisanal, plus c’est cher. »

Samuel Busque souligne que, parfois, les Québécois ont tendance à ne pas assumer le côté luxueux de ce qu’ils créent. « C’est d’une tristesse incommensurable. Partout dans le monde, lorsqu’on parle du luxe, ça fait partie de l’ADN. Pourquoi on ne se donnerait pas le droit? », questionne-t-il. Il estime qu’un produit est mis en valeur en raison de l’artisanat qui le façonne. 

Une sortie aux Oscars

Le sagar fait les choses en grand. Il a été lancé, rien de moins, pour la 96e cérémonie des Oscars, le 10 mars dernier. Pour l’occasion, le sucre fin était parmi les dizaines de cadeaux de luxe que les meilleurs acteurs et réalisateurs sélectionnés ont reçus de l’agence de marketing de Los Angeles, Distinctive Assets.

Quand les gars derrière le sagar ont présenté, à l’agence los angélienne, le produit, ses racines, ainsi que l’expérience entourant sa consommation, « ils nous ont dit  « On arrête ça là! On peut-tu en avoir pour les Oscars? ». 

Une agence locale

La requête est tombée trois semaines avant le grand festival cinématographique. Le stress de production est donc devenu concret. KOOVE, une agence créative chamblyenne, est arrivée en renfort. Déjà en collaboration avec les associés du sagar, elle a mis les bouchées doubles devant le défi unique provoqué par la tenue des Oscars. « On s’est pincées pendant une couple de jours, puis on est rentrées le weekend », conviennent à l’unisson Karine Toussaint et Marie-Pier Bouchard, de l’agence, qui ont sauté à pieds joints sur l’occasion. 

Trente-six boîtes, habillées avec esthétique, de 4,4 grammes de sucre ont été envoyées aux Oscars. Elles étaient accompagnées de cuillères soufflées à la main d’un entrepreneur montréalais.

L’heure de goûter

Assis aux côtés de mesdames Toussaint et Bouchard et près de M. Busque, le représentant du journal s’installe pour procéder à la dégustation. Suivant le protocole, Samuel Busque, hôte du moment, devient responsable de déverser la portion à consommer à ses convives.

Après avoir bien rincé sa cavité buccale avec de l’eau, le journaliste reçoit à tour de rôle trois portions. En bouche, le produit molletonneux est léger et fond agréablement. Le palais du journaliste n’est pas entraîné à offrir une critique en bonne et due forme, mais il apprécie ce qu’il vit. Samuel Busque souligne que des essais d’agencement sagar/champagne sont sur la planche de travail, rehaussant ainsi l’expérience.