Un plan désuet?
La Ville de Carignan s’est fiée à un rapport datant de 2017 pour déterminer l’état du sol sur lequel elle souhaite construire la nouvelle école.
« Au plan d’urbanisme, c’est une zone à haute densité pour le développement. Rien ne pouvait laisser présager que, depuis 2017, cette zone subisse des changements », dit d’entrée de jeu le maire Patrick Marquès lors de la séance du conseil du 15 juillet.
Le plan dont il est question, c’est le plan directeur de conservation et de protection des milieux naturels, élaboré de 2013 à 2017, permettant un plan d’urbanisme cohérent avec la situation. En naviguant dans ces documents, il est possible d’y voir, entre autres, des zones identifiées à protéger et d’autres pour la construction. Or, les milieux humides étant dynamiques et en évolution, est-ce qu’une étude du sol plus récente que celle établie en 2017 n’aurait pas été de mise avant de s’engager dans ce processus qui a nécessité à la Ville l’achat de terrains?
« L’analyse du territoire pour identifier les zones de l’ensemble du territoire s’est faite sur quatre ans. C’est devenu l’outil de référence pour la Ville pour le développement. Nous avons appris en juin dernier, après que le Centre de services scolaire des Patriotes a envoyé un biologiste, qu’une partie de la zone avait potentiellement un couvert végétal qui serait caractéristique d’un milieu humide », expose le maire. À ce sujet, la Ville attend le rapport final afin de pouvoir présenter le PPU lié au secteur Centre, secteur à développer.
Par contre, le biologiste mentionne qu’au printemps, c’est sec, donc c’était extrêmement difficile à localiser. » – Vincent Tanguay
« À ma connaissance, lorsque nous avons eu une brève discussion avec le ministère de l’Environnement, la Direction régionale l’apprenait en même temps que nous. Sur les plans, rien n’indiquait également pour eux la présence possible de milieu humide. C’est un milieu qui est humide par les caractéristiques du couvert végétal. Les espèces présentes sont caractéristiques de milieux humides, faisant en sorte qu’on en arrive à cette conclusion préliminaire. Par contre, le biologiste mentionne qu’au printemps, c’est sec, donc c’était extrêmement difficile à localiser. C’est peut-être pour cette raison que ce n’est pas apparu dans les différentes études que la Ville a réalisées dans le passé, menant au plan de conservation de 2017 que l’on connaît », a expliqué le directeur général de la Ville, Vincent Tanguay, quand Stéphanie Lefebvre, conseillère du district 3, a demandé lors de la séance si l’avis du ministère de l’Environnement avait été demandé, ne serait-ce que pour une idée préliminaire.
Stéphanie Lefebvre souligne que « dans la cadre de l’adoption du règlement d’emprunt pour l’achat des terrains pour la future école, j’ai questionné si ces terrains étaient situés en milieu humide; la réponse de la Ville m’a rassurée, de sorte que j’ai voté en faveur de l’achat de ces terrains. Par contre, si j’avais connu la nature exacte de ces terrains, mon vote aurait probablement été différent ».