Pénuries de mains-d'oeuvre: un phénomène aussi présent dans la région

La difficulté de recruter des employés et de les retenir dans son entreprise est une réalité présente dans l’ensemble du Québec, et la région n’y fait pas exception.
Afin d’aider les entreprises vivant cette problématique, la Chambre de commerce Au cœur de la Montérégie a organisé un Salon de l’emploi. La première édition du Salon de l’Emploi et de l’Entrepreneuriat aura lieu le 9 février, de 9 h à 17 h, au complexe sportif de Saint-Césaire.
Une trentaine d’entreprises posséderont un kiosque afin de recruter et de créer une banque de candidatures. Ces dirigeants pourront présenter leur entreprise aux visiteurs ainsi que les emplois qui y sont disponibles. Des représentants de la MRC de Rouville, d’Emploi-Québec, du Centre de formation et d’aide à la recherche d’emploi et du Carrefour jeunesse emploi seront également présents.
Plusieurs conférences qui portent sur divers sujets touchant la recherche d’emploi seront présentées.
« On essaie de soutenir nos membres du mieux que l’on peut. Je pense que la main-d’œuvre est un enjeu auquel on devra répondre à long terme », affirme Véronique Côté, directrice générale de la Chambre de commerce.
L’idée du Salon a germé quand les dirigeants de la Chambre de commerce ont sondé ses membres. « La difficulté de recrutement revenait souvent. Certains nous disaient que ça prenait du temps avant de pourvoir leur poste », mentionne Mme Côté.
Elle ajoute que les places de kiosques ont rapidement trouvé preneurs, principalement dans le domaine manufacturier. Mais aussi par des commerces au détail qui vivent tous les mêmes difficultés.

« Il y a plus de postes à combler que de candidats qui cherchent un emploi. » – Mathieu Simard

Recruter et retenir ses employés

L’entreprise Lassonde, qui emploie près de 800 personnes dans son usine et son siège social à Rougemont, témoigne de la problématique de recruter des employés.
Mathieu Simard, directeur des Ressources humaines de l’entreprise de transformation de jus, mentionne que la difficulté de recruter s’est accrue graduellement, mais elle se fait davantage sentir depuis dix-huit mois. « La raison est la même pour tout le monde. Il y a plus de postes à combler que de candidats qui cherchent un emploi », affirme-t-il.
Le responsable des RH se réjouit de réussir à retenir la plupart des employés embauchés. La moyenne d’ancienneté y est de plus de dix ans. M. Simard explique ce phénomène par différents avantages mis en place par l’entreprise.
D’abord par l’ambiance familiale qui y règne et les activités proposées aux employés et à leur famille. L’usine de Rougemont est aussi certifiée Entreprise en santé Élite, qui reconnaît les efforts mis pour favoriser la santé. L’usine possède un gym et met une infirmière à la disposition des travailleurs.
Lassonde mise aussi sur la communication entre les employés et la direction. « La haute direction n’est pas dans une tour à bureaux. Elle est sur le plancher et accessible », assure M. Simard. Le président fait aussi le tour annuellement afin de rencontrer le personnel.
Des membres de l’entreprise seront présents au Salon de l’emploi de la chambre de commerce. M. Simard indique que la directive est d’être présent dans le plus de salons de l’emploi possible afin d’avoir une bonne visibilité.

Professions en déficit

Selon un rapport du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), 56 professions seront en déficit en Montérégie d’ici 2021. Ce qui place la Montérégie en deuxième place derrière Chaudière-Appalaches, avec 58 professions en déficit.
De ces professions en déficit, les domaines de la santé, de l‘agriculture, des technologies et de la construction en sont notamment touchés.
Pour le dernier trimestre de 2018, la Montérégie affichait un taux de 3,4 % de postes vacants, avec plus de 19 000 postes affichés.
Par ailleurs, des représentants de l’Union des municipalités du Québec se sont rendus en France, en janvier, afin de participer au Salon du travail et de la mobilité professionnelle. Ils ont aussi rencontré plusieurs associations et acteurs politiques du pays.

Aide gouvernementale

Le MTESS a lancé récemment l’opération Grande corvée, qui vise à aider les entreprises ayant de la difficulté à pourvoir des postes, dont prioritairement ceux qui sont affichés depuis plus de trois mois. Le personnel du ministère communiquera avec ces entreprises afin de leur proposer des solutions spécifiques et appropriées.
Il aidera entre autres au processus de recrutement, à avoir recours à l’embauche de personnes éloignées du marché du travail, à la réorganisation du travail afin de réaliser des gains de productivité et à rendre l’entreprise plus attractive.
Le MTESS offre aussi des aides financières aux entreprises afin qu’elles recrutent de la main-d’œuvre immigrante ou des personnes qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail.